Abdelmalek Sellal ne rate aucune occasion pour rappeler aux Algériens que les temps durs vont arriver En somme, les deux recommandations du FMI sont déjà faites par les partis politiques, les analystes économiques et même par le gouvernement. Une politique macroéconomique prudente et des réformes structurelles dans le secteur des exportations: voilà ce que recommande le Fonds monétaire international (FMI) à l'Algérie dans cette conjoncture économique difficile marquée par le recul des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux. «Nous pensons qu'il y a deux types de politiques qu'il faut conduire dans cette conjoncture de baisse des prix de pétrole», a déclaré lundi dernier à Alger, le conseiller au département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI et également chef de la mission du FMI en Algérie, Zeine Zeidane. Ce dernier, en visite en Algérie dans le cadre des statuts du FMI pour l'évaluation périodique de la situation économique et financière des pays membres de cette institution financière internationale, s'est exprimé à l'issue d'une rencontre avec le ministre du Commerce, Amara Benyounès, tenue au siège du ministère. Il a indiqué que l'Algérie doit mener une politique macroéconomique prudente «qui permet de réduire, d'une part, la demande intérieure et d'assurer, plus particulièrement, la consolidation budgétaire et, d'autre part, d'améliorer la compétitivité extérieure du pays et d'éviter que le taux de change soit surévalué». Quant à la recommandation concernant la mise en place des réformes structurelles dans le secteur des exportations, celles-ci doivent permettre de diversifier le secteur des exportations et de le rendre beaucoup plus compétitif. «Ces politiques permettent de réduire la demande d'importations et de renforcer la compétitivité externe de l'offre intérieure algérienne», a expliqué le représentant du FMI. En somme, deux recommandations faites déjà par les partis politiques, les analystes économiques et même par le gouvernement qui veut diversifier l'économie nationale et réduire la facture des importations qui a atteint des seuils intolérables ces dernières années. Des sonnettes d'alarmes sont tirées de partout, y compris par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a dressé, il y a quelques jours, un constat des plus inquiétants quant à l'avenir immédiat du pays, avec des prévisions de recul drastique des réserves de changes dans les années à venir. M.Sellal ne rate plus aucune occasion pour appeler les producteurs algériens à améliorer la qualité de la production et à en destiner une partie à l'exportation pour sortir de la dépendance au baril et surtout à son prix. A l'issue de sa rencontre avec le représentant du FMI, le ministre du Commerce, Amar Benyounès, a déclaré qu'ils se sont rencontrés «pour débattre et essayer de trouver des solutions et aussi pour avoir l'expertise du FMI pour la gestion et la conduite d'un certain nombre de dossiers». Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales publié en mai dernier, le FMI avait indiqué que le taux de croissance du PIB hors hydrocarbures de l'Algérie devrait atteindre 4,8% en 2015 et 4,4% en 2016 (contre 5,1% en 2014). Pour le PIB global de l'Algérie, le FMI a pronostiqué un taux de 2,6% en 2015 et de 3,9% en 2016 (contre 4,1% en 2014). Le PIB nominal de l'Algérie est estimé à 187,2 milliards de dollars pour 2015 et à 197,5 milliards de dollars en 2016, a noté le rapport de l'institution de Bretton Woods. Selon les prévisions de cette institution financière internationale, la production pétrolière et de gaz naturel de l'Algérie devrait être de 0,98 million de barils/jour (mbj) en 2015 et de 0,99 mbj en 2016 (contre 1,02 mbj en 2014). Quant au prix d'équilibre budgétaire du pétrole de l'Algérie, le FMI le situe à 111,1 dollars/baril en 2015 et à 110,2 dollars/baril en 2016 (contre 129,8 dollars/baril en 2014). Dans le même document et concernant la situation dans les pays exportateurs de pétrole de la région Mena, le FMI avait avisé que «les nouvelles réalités du marché mondial du pétrole accentuent l'urgente nécessité de renoncer aux modèles de croissance du passé, basés sur les dépenses publiques qui sont tirées par l'industrie pétrolière et où la richesse pétrolière est partagée par le biais des subventions et de l'embauche dans la Fonction publique». Selon le Fonds, ces modèles sont la cause de la faible croissance de la productivité et ne répondent pas suffisamment aux besoins de création d'emplois et de diversification économique. En conséquence, il avait préconisé pour cette catégorie de pays de passer à un nouveau modèle où la croissance économique et la création d'emplois sont tirées par un secteur privé diversifié.