En apportant son soutien au Front de libération nationale (FLN) ainsi qu'à son secrétaire général, Amar Saâdani, le vice-ministre de la Défense, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), Ahmed Gaïd Salah, commet assurément une faute politique. Le fait est indéniable, relevé au demeurant par l'ensemble des acteurs politiques qui ont eu à réagir à la sortie d'apparence inopportune et maladroite du patron de l'armée. Inadvertance ou acte conscient, le manquement à l'obligation de réserve à laquelle l'institution militaire devait s'astreindre est bien là. Le geste du chef d'état-major de l'ANP expose l'institution militaire, sinon au risque de dislocation, à tout le moins à la critique publique, celle partisane, plus particulièrement. Mais, au-delà de ce risque encouru, l'attitude de Gaïd Salah se veut un raffermissement de ce que l'état-major de l'ANP est sur la même longueur d'onde que la présidence de la République, qu'il enfourche surtout la même perspective politique, laquelle se décline en le choix fait par le régime de faire de l'ex-parti unique sa matrice partisane fondamentale. Une mise en phase qui apparemment a besoin d'être portée à la connaissance du grand public. Cette dernière procède comme d'un rappel à l'intention de ceux qui travailleraient à l'émergence de substituts partisans de ce que la succession à la tête de l'Etat engage communément l'état-major de l'ANP et la présidence de la République, avec la prépondérance de cette dernière institution s'agissant du choix et des modalités de désignation du successeur. S. A. I.