Deux jours après la mise au point «politique» d'Ahmed Ouyahia à l'adresse de l'opposition, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, a animé une conférence de presse pour lancer, à son tour, une violente diatribe contre les opposants au pouvoir et ceux qui ont commenté la lettre de félicitation de Gaïd Salah qui lui a été adressée après sa réélection à la tête du FLN. Amar Saâdani a défendu, énergiquement, à l'hôtel Aurassi, « Si Gaid Salah » le chef d'état-major de l'ANP, en affirmant que depuis son arrivée à ce poste, aucune violation de la constitution n'a été commise par son département. Et de souligner que l'ère de la désignation de présidents de l'Algérie par l'Armée est révolue depuis la désignation de Gaïd Salah, en tant que vice-ministre de la Défense nationale. «Les présidents sont élus depuis, par le peuple», a-t-il précisé. Saâdani est allé plus loin: « vous pouvez dire et écrire que le SG du FLN a volé 300 millions de dollars, mais ne touchez pas à l'Armée». Pour Saâdani, la missive de Gaïd Salah adressée au FLN, n'est, nullement, « une lettre de soutien à la direction du FLN » et elle « n'est pas en contradiction avec le principe de notre constitution». Et de souligner que le FLN n'a jamais raté une occasion pour féliciter l'Armée populaire algérienne, que ce soit lors des fêtes nationales ou quand l'Armée déjoue des attentats ou elle réussit des opérations militaires contre des criminels. Et le FLN reçoit, ajoute-t-il, des réponses de la part de la plus noble institution du pays. Amar Saâdani a, sévèrement, critiqué l'opposition en affirmant que la majorité d'entre elle n'a pas de base militante. «Une opposition qui a osé demander l'intervention de l'Armée et l'application de l'Article 88 de la Constitution lorsque le président de la République était hospitalisé au Val de Grâce et qui ose, aujourd'hui, critiquer Gaïd Salah, parce qu'il s'est opposé à l'intervention de l'Armée dans le champ politique ». Le SG du FLN a évoqué, dans le même sillage, les « limites et la faiblesse » de l'opposition. Une opposition, qui selon Saâdani, « n'a aucun programme alternatif à proposer ; elle n'a que des articles de presse». Saâdani a, également, critiqué Ali Benflis et son parti « qui n'est pas encore effectif». «On ne sait toujours pas si c'est une fille ou un garçon», ironise-t-il. Saâdani a recommandé à Benflis « de constituer d'abord son parti qui est encore en maternité, de lui apprendre à marcher et à parler avant de pouvoir dire un mot sur le FLN». Il enchaîne, en affirmant que le parti de Sofiane Djilali ne compte aucune base. «Il a seulement un cachet et des articles de presse, mais il ose parler du FLN». Pour le SG du FLN, même le chef du MSP, Abderrazak Mokri « a perdu la boussole, il s'est dit contre le coup d'Etat militaire en Egypte, mais il réclame l'intervention de l'Armée pour un coup d'Etat en Algérie ! ». «LOUIZA A DEMANDE L'INTERVENTION DE L'ARMEE DANS LE CHAMP POLITIQUE» Amar Saâdani poursuit son réquisitoire en critiquant, sévèrement ,Louisa Hanoun, en l'accusant d'avoir, à maintes reprises, violé la constitution. Il rappelle sa dernière visite à Gaïd Salah, lors de la campagne présidentielle. Et de lancer : « savez-vous ce qu'elle a demandé au vice-ministre de la Défense ?. Elle lui a demandé l'intervention de l'Armée dans le champ politique, une demande qui a été rejetée par Gaïd Salah». Et de poursuivre : « d'ailleurs, le siège national du PT est un bien de l'Armée ». La presse non plus n'a pas été épargnée par les critiques de Amar Saâdani. Il a accusé une «certaine presse» d'être au service des partisans des coups d'Etat. Il a appelé les journalistes à « un peu plus de professionnalisme », en affirmant que l'ère de la « presse-publicité» et «la presse qui attendait la publicité l'Anep», est révolue. « L'ère est pour la presse professionnelle qui gagne son argent grâce au travail et investigations de ses journalistes». Il a affirmé que la presse n'a pas cessé de le critiquer, depuis une année et demie et d'indiquer qu'aujourd'hui le SG du FLN, a, lui aussi le droit, de répondre. Et de souligner qu'il est pour une presse libre et pour la dignité des journalistes. POUR UNE ALLIANCE DIRIGEE PAR LE FLN Le SG du FLN n'a pas rejeté, catégoriquement, la proposition d'Ahmed Ouyahia, récemment désigné à la tête du RND, et qui consiste à relancer l'alliance présidentielle. Mais, il a estimé que la proposition à laquelle a appelé Ouyahia est prématurée. Saâdani s'est dit pour la constitution d'un Front national de soutien au président de la République, en rappelant que c'est une initiative du FLN. Et de préciser que ce front regroupera l'ensemble des partis et associations qui ont déjà soutenu le président, avec l'objectif de concrétiser les projets du président de la République. Le SG du FLN pose ses conditions. «On ne veut pas d'alliance avec la forme précédente. On veut une alliance où le parti majoritaire n'aura pas le statut de wagon. Il faut que le FLN soit la locomotive».