De jeunes salafistes distribuent, dans les marchés algérois, des tracts dans lesquels ils mettent en garde la population contre les fêtes de fin d'année. Le texte, écrit également dans la langue française, est truffé de citations que les auteurs attribuent au Coran et aux hadiths qui condamnent ce genre de festivités. Pêle-mêle, le texte s'en prend aux décorations de fin d'année qui agrémentent la plupart des commerces d'Alger, aux cartes de bons vœux que les Algérois et Algéroises s'arrachent pour souhaiter à leurs proches et amis une meilleure année et aux friandises et autres douceurs qu'ils achètent pour enterrer 2004. Selon le tract distribué au grand jour, il serait même illicite de souhaiter une bonne année à son prochain. Ce qui est dérangeant, ce n'est pas tant ce type de mises en garde, par ailleurs récurrentes, mais le fait que ce qui est dénoncé est vendu par des jeunes, pour la plupart salafistes, au regard de leurs accoutrements. Le tract se contente de mettre en garde à coups d'arguments religieux. La société, quant à elle, se découvre chaque jour plus consumériste et ses jeunes rêvent de modernité.