Trop sûre d'elle, l'équipe du meilleur joueur du monde, l'Argentine de Lionel Messi, tenue en échec par le Paraguay samedi pour ses débuts dans la Copa America (2-2), n'a déjà plus le choix si elle veut rester favorite : elle devra battre l'Uruguay demain. "Mener 2 à 0 et finir la rencontre avec un nul me met en colère", a pesté Messi, auteur du deuxième but argentin, le 46e de sa carrière en 98 sélections, sur penalty, à la 36e minute. "Il faut penser à la suite, à l'Uruguay, un match qu'il faut absolument gagner", a lâché "la Pulga", visiblement contrarié. Lionel Messi est capable de beaucoup de choses sur un terrain de football, mais pas (encore ?) d'empêcher ses coéquipiers de sombrer dans la facilité. C'est ce qui s'est passé au stade La Portada de La Serena samedi, lorsque l'Argentine, qui maîtrisait sans mal le Paraguay, a ensuite perdu pied physiquement face aux finalistes malheureux de la Copa America 2011. Demain contre l'Uruguay, tenant du titre et leader du groupe B après son court succès face à la Jamaïque (1-0), l'Argentine ne pourra pas se permettre de montrer deux visages. "En première période, on contrôlait la rencontre, on s'est créé des occasions, on a marqué, puis tout a changé durant la 2e mi-temps : ils se sont mis à mieux jouer", a analysé Messi. Avoir dans ses rangs le meilleur joueur du monde, tout juste auréolé de sa troisième Ligue des champions avec le FC Barcelone, est, certes, une bénédiction, mais cela peut donner un sentiment trompeur de supériorité. "Rien à changer" Quand Messi, bien épaulé jusque-là par Sergio Agüero, auteur du premier but, Javier Mascherano et Angel di Maria, a commencé à l'heure de jeu à montrer des signes de fatigue, ses coéquipiers n'ont pas réussi à éteindre la rébellion paraguayenne. Les "Guaranis", modestes 81es au classement mondial, ont exposé la fragilité de la défense argentine, prise de vitesse et dominée dans les duels lors des 30 dernières minutes. La décision surprenante de Gerardo Martino de faire entrer Gonzalo Higuain et Carlos Tevez pour le dernier quart d'heure, plutôt que de muscler son milieu de terrain, est venue le hanter à la 90e minute lorsque Lucas Barrios a égalisé et créé la première surprise de la 44e édition de la Copa America. "Il aurait fallu qu'on mette plus le pied sur le ballon", a regretté Messi. Le sélectionneur argentin s'est refusé à rentrer dans cette discussion. "On a perdu le contrôle du match, c'est tout, mais on aurait dû le gagner 5-2", a souligné "Tata" Martino qui avait conduit le Paraguay en quart de finale de la Coupe du monde 2010 puis en finale de la Copa America 2011 avant de quitter son poste. "Il n'y a rien à changer dans notre football, celui qu'on a développé en première période, notre football, nous a permis de dominer notre adversaire", a-t-il insisté. Et si cet avertissement d'entrée était au final une chance pour l'Argentine qui court après son premier titre majeur depuis 1993 ? Messi et les siens l'espèrent, un an après leur finale du Mondial perdue contre l'Allemagne.