Elle constitue la route migratoire la plus meurtrière au monde, pour reprendre le vocable utilisé par l'organisation internationale des migrations : la Méditerranée demeure la voix d'accès qu'empruntent l'essentiel des migrants et autres demandeurs d'asile cherchant à gagner les contrées clémentes de l'Europe. Mais non sans péril puisque, selon le dernier rapport de l'organisation Human Right Watch publié vendredi, le nombre de personnes décédées depuis 2000 s'élève à 22 400. Rien qu'en 2014, 3 500 désespérés ont perdu la vie lors de leur périple, alors que 1 850 ont péri au cours des cinq premiers mois de cette année. Etabli sur la base d'une série d'entretiens avec des réfugiés et demandeurs d'asile arrivés sur les côtes italiennes et grecques, mais aussi d'une enquête menée dans des pays pourvoyeurs de ces migrants, le rapport explique que les motivations sont presque les mêmes pour tous : les migrants n'avaient d'autre choix que de partir à l'aventure. "La majorité de ceux qui traversent la Méditerranée prennent d'énormes risques, non parce qu'ils le veulent, mais parce qu'ils doivent le faire", soutient Judith Sunderland, l'un des auteurs du rapport. Selon les données du haut commissariat aux réfugiés, plus de 100 000 migrants et demandeurs d'asile ont traversé la Méditerranée depuis le début de cette année. 60% d'entre eux viennent d'Erythrée, d'Afghanistan, de Somalie et de Syrie. La violence, la guerre, les persécutions et la pauvreté sont les principales causes de ces migrations. R. I.