La Fédération algérienne de football ne compte pas octroyer des dérogations spéciales comme par le passé pour les entraîneurs exerçant en championnat de Ligues 1 et 2. En effet, désormais, tout technicien voulant exercer dans les deux paliers doit être détenteur d'une licence CAF A ou UEFA A pour qu'il puisse diriger une équipe. Cependant, les clubs semblent avoir déjà trouvé l'astuce pour contourner cette instruction de la FAF. En fait, c'est le DTS du club qui portera le costume d'entraîneur en chef alors qu'en réalité c'est le technicien pas suffisamment diplômé qui coachera l'équipe. Chez le club champion d'Afrique en titre, le coach Kheïrredine Madoui dispose d'une licence CAF B et du coup il ne sera pas autorisé à diriger son équipe à partir du banc de touche comme le stipule la nouvelle réglementation mise en vigueur à partir de la saison prochaine. En attendant qu'il poursuive les cycles de formation et prétendre à obtenir la licence CAF A, c'est le coach adjoint Daïaedinne Boulahdjilet qui sera ainsi l'entraîneur en chef et aura comme adjoint Madoui alors qu'en réalité c'est Madoui qui sera à la manœuvre. L'ancien milieu de terrain de l'ESS des années 1980 possède la licence CAF A qui lui permet de prendre place au niveau du banc de touche. C'est d'ailleurs ce que nous a confirmé l'intéressé qui nous a indiqué que de ce côté, il n'y aura aucun problème de coordination entre lui et le coach en chef Madoui. "Nous devons faire avec ces situations", a ajouté le directeur sportif du club phare des Hauts-Plateaux qui venait de sortir du bureau de Hassen Hamar après avoir designé les entraîneurs des jeunes catégories. Idem pour le préparateur physique, Farès Belkhir, et Kamel Abbassène, l'entraîneur des gardiens de but qui détiennent respectivement le diplôme de préparateur physique et le diplôme d'entraîneur des gardiens de but requis par la FAF pour leur permettre de prendre place au niveau du banc de touche. Directement concerné par la récente directive de la DTN qui impose aux clubs de l'élite professionnelle une exigeante et indispensable nomenclature de diplômes pour aspirer au titre d'entraîneur de Ligue 1, l'ancien défenseur international Omar Belatoui se dit "en règle". "Je suis titulaire d'un diplôme CAF C, mais au sein de mon staff technique, j'aurai à mes côtés un technicien titulaire d'une licence CAF A. Il n'y aura donc aucun problème vis-à-vis de la réglementation", assure le nouvellement désigné entraîneur en chef du Rapid de Relizane. Dans un langage plus clair, le staff technique du nouveau promu en Ligue 1 sera, ainsi, conforme aux exigences de la direction technique nationale en matière de diplômes requis par ses membres pour pouvoir prétendre aux licences à même de prendre place sur le banc de touche. Et même si, dans la hiérarchie officielle telles que le dicteront les licences remises par l'instance qui gère la compétition, Omar Belatoui sera bel et bien l'entraîneur en chef du RC Relizane, en dépit du fait de ne détenir que la licence CAF C. Et quand bien même son adjoint, sur le terrain, est titulaire de la licence CAF A qui le promeut, réglementairement et sur le papier, au rang de numéro 1 du staff, c'est l'ancien libéro du Mouloudia d'Oran et de l'équipe nationale qui en sera le patron. Cela, suivant l'accord conclu entre les principaux concernés. Forcément, les deux techniciens en sortiront gagnants : Belatoui pourra ainsi coacher en toute légalité depuis les bancs de Ligue 1 dans la mesure où son staff compte bien un entraîneur détenant le plus haut degré (CAF A) exigé par la direction technique nationale. Et son adjoint, qui lui servira en fait de prête-nom, gagnera en expérience et existera médiatiquement. Cette "astuce réglementaire" ne freinera, cependant, pas l'ancien entraîneur du MCO dans ses ambitions de boucler son cursus. "D'après le programme de la DTN, les anciens joueurs reconvertis en entraîneurs qui sont dans mon cas à l'exemple de Cherif El-Ouazzani, Dziri, Madoui et les autres, terminerons notre formation d'ici le mois de décembre. Après la licence CAF B, nous passeront le CAF A. D'ici la fin de l'année, j'aurai donc normalement obtenu ce dernier grade. Ce qui réglerait tout !", souligne notre interlocuteur. R. B./F. R.