Malgré la nette régression des entrées touristiques en Tunisie, seuls les Algériens ne boudent pas cette destination. En effet, même pendant la période du Ramadhan, on rencontre toujours des Algériens, surtout, au cap Bon, leur région préférée. À Tunis, on les rencontre surtout aux abords de la station des taxis venant d'Annaba. Aux frontières, interrogé par Liberté, Ahmed A. a affirmé que "rien ne remplace ses vacances en Tunisie où il se rend depuis vingt ans". C'est un habitué des lieux, tout comme Ali B. d'Alger. Même en période de carême, il ne déroge pas à la règle qu'il s'est instituée depuis une dizaine d'années. En famille, il se considère "chez lui". Voilà qui explique le nombre croissant des touristes algériens en Tunisie, et qui marquent, ainsi, leur fidélité envers une destination qui leur a "toujours procuré du plaisir". Mieux, ils ne sont pas trop regardants quant à cette taxe qui est passée de 3 à 30 dinars tunisiens (1 500 DA) imposée à toute voiture étrangère entrant sur le territoire tunisien. Du 1er janvier au 20 juin, leur nombre a été de presque 500 000, en augmentation de 8% par rapport à la même période de l'année 2014. En comparaison avec l'année 2010 prise comme référence, leur nombre a augmenté de 35%. Le grand trou enregistré dans les entrées touristiques vient de la partie européenne. Très sensibles aux évènements politiques, les touristes français, allemands ou italiens ne viennent plus en grand nombre. Cette option prise depuis le déclenchement de la révolution du Jasmin au début de l'année 2011 se confirme encore davantage, cette année, marquée par l'attentat terroriste perpétré, en mars dernier, contre le musée du Bardo qui a fait une vingtaine de morts, essentiellement des touristes. La Tunisie est perçue, désormais, par les Européens comme "une destination d'insécurité", selon M. Ben Azouz, un responsable du secteur. Celui-ci a dit qu'il n'y a plus rien à faire, maintenant que la saison est engagée. Toutefois, il faut, a-t-il ajouté, se mobiliser, dès maintenant, dans l'espoir de booster le secteur à partir de l'année prochaine. Les chiffres rendus publics par le ministère du Tourisme font état d'une baisse de 21% et annoncent que le nombre des entrées n'a pas atteint le deux millions, malgré la campagne d'envergure lancée au printemps en Europe. M. K.