Le Comité national des libertés syndicales et publiques (CNLS) s'est vigoureusement élevé contre la décision de licenciement des 4 commandants par la direction générale de la Cnan et les représailles contre les syndicalistes du même secteur des transports. Dans une déclaration rendue publique mardi, le CNLS reproche à M. Koudil, P-DG de la Cnan, d'avoir recouru “sans discernement et en toute impunité” au “licenciement de quatre commandants pour imposer l'omerta qui prévalait jusque-là dans son entreprise”. Un licenciement qualifié d'“unilatéral” intervenant en “violation flagrante des dispositions légales et réglementaires”. Le CNLS s'est aussi “élevé énergiquement contre les griefs retenus par le P-DG de CNAN-Group pour licencier des travailleurs activant légalement dans un cadre syndical, leur déniant même le droit d'exercer leur liberté de conscience”. “Il ne relève pas de ses attributions, ni de ses prérogatives de définir ou de défendre l'atteinte au pavillon national qui reste du ressort exclusif des institutions de l'Etat”, est-il mentionné. Aussi le CNLS s'est dit s'inquiéter sérieusement de “la politique de l'arbitraire érigée en ligne de conduite au sein des différentes entreprises relevant du secteur du transport vis-à-vis des délégués des syndicats autonomes”. Tout comme il prête aux responsables des entreprises de transport (ENTMV, Cnan et Air Algérie) une “volonté délibérée” de “remettre en cause le pluralisme syndical”. Même le ministre des Transports n'est pas ménagé. Le CNLS lui reproche son “mutisme” quant “aux agissements illégaux qui tentent de réduire l'exercice de l'activité syndicale”. Pour faire face à cette situation, le CNLS appelle à la solidarité et à l'union des syndicats autonomes. “Dans ce moment où les libertés syndicales sont régulièrement bafouées, la seule riposte des syndicats autonomes face à ce processus régressif est leur solidarité. Nous devons faire contrepoids et réaliser une sorte de point de jonction de nos forces pour empêcher ceux qui ont l'intention de nous rayer du champ syndical afin de réaliser leur projet funeste. La situation impose aux syndicats autonomes de faire bloc en multipliant les espaces d'initiative interprofessionnels à même d'élargir la solidarité et de porter les revendications légitimes de leur base sociale”, conclut le communiqué. Pour rappel, au lendemain du naufrage du navire Béchar au port d'Alger, les 4 commandants et syndicalistes du Snommar ont dénoncé la mauvaise gestion des responsables de la Cnan. La direction de l'entreprise avait alors porté plainte contre ses détracteurs. A. C.