C'est le bilan dressé, hier, par le Comité national des libertés syndicales (CNLS), lors d'une conférence de presse tenue au siège du Syndicat national des officiers de la marine marchande (Snommar). Lors de cette conférence, organisée en signe de solidarité avec les quatre commandants licenciés par la direction générale de la Compagnie nationale de navigation (Cnan Group), des officiers affiliés au Snommar, les représentants du CNLS ont dénoncé les nombreuses atteintes à l'exercice syndical, particulièrement dans le secteur des transports. Last but not least, les quatre commandants de la Cnan, estiment-ils, sont les victimes d'une « politique arbitraire » qui sévit depuis longtemps déjà. Une politique dont font encore les frais dix officiers de l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (Entmv), membres du Snommar, suspendus de leurs fonctions avec gel des salaires pour une durée illimitée, le président du Syndicat national des techniciens de la maintenance avion (Sntma) d'Air Algérie, licencié récemment, ou encore Mohamed Yacine Bourenane, membre du bureau du Syndicat national du personnel au sol algérien (Snpsa), congédié depuis trois années et qui n'a pu réintégrer la compagnie aérienne nationale en dépit d'une décision de justice en sa faveur. Les représentants du CNLS ont également dénoncé le refus du ministère du Travail et de la Sécurité sociale d'enregistrer le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et la Coordination des lycées d'Alger (CLA). Le recours systématique à la justice, sans passage préalable par le dialogue et la médiation, est une manière de museler les syndicats, considère le comité. « Les poursuites judiciaires des représentants syndicaux sont autant de preuves tangibles de la volonté délibérée des responsables de ces entreprises de remettre en cause le pluralisme syndical pourtant consacré par les lois de la République », a-t-il ajouté dans une déclaration remise à la presse à l'issue de la conférence, dans laquelle il s'insurge contre le mutisme du ministère des Transports face à ces « agissements illégaux ». En plus du rapport qu'il compte bientôt publier sur l'activité syndicale en Algérie durant l'année 2004, le CNLS n'exclut pas des actions de protestation. Il précise que le contrepoids à ces atteintes réside dans la solidarité entre les syndicats autonomes. Le CNLS regroupe huit syndicats autonomes : le CLA, le Cnapest, le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), et le Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (Snpdsm), le Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales (Snmasm), le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp).