L'envoyé spécial de l'Onu en Libye, Bernardino Leon, a menacé de recourir au régime des sanctions si le Conseil général national (CGN, Parlement parallèle de Tripoli) refuse de signer le "Protocole d'accord", ce jeudi à Skhirat. Le diplomate espagnol a déclaré qu'il laisserait, jusqu'à demain, décider le CGN, pour revenir à Skhirat et signer jeudi ledit document, a indiqué Chérif al-Wafi, un député indépendant, membre de l'équipe de discussion du côté du Parlement élu de Tobrouk. Dans le cas contraire, a-t-il expliqué, l'émissaire du secrétaire général de l'ONU sera contraint d'exiger des sanctions lors de sa prochaine rencontre avec les membres du Conseil de sécurité, qui aura lieu ce vendredi, à l'occasion de la présentation de son rapport sur l'évolution de la situation dans ce pays. Bernardino Leon n'est pas à sa première menace envers les parties libyennes engagées dans le cadre du dialogue interlibyen. Mais cette fois-ci, il semble avoir perdu sa patience devant les tergiversations des représentants du CGN qui rejettent le contenu de la dernière mouture pour une sortie de crise en Libye. Hier, dans une intervention à la télévision al-Anbaa, un membre du Parlement élu de Tobrouk a affirmé qu'"aucun représentant du gouvernement ne dispose du droit de signer le moindre accord" sans la participation du CGN. Le même scénario que celui du dialogue inclusif intermalien d'Alger se répète, en effet, dans cette crise libyenne, bien qu'en Libye, la violence armée et l'implantation de l'Etat islamique représentent un risque supplémentaire pour l'avenir de ce pays, en plus des rivalités politiques qui bloquent les discussions de paix en cours. En effet, les dissensions politiques entravent dangereusement le processus de paix engagé par l'Onu depuis janvier. Le refus des deux principaux acteurs de cette crise libyenne de faire des concessions n'arrange en rien la situation qui favorise, en partie, la poursuite des violences armées à travers toute la Libye. Les deux gouvernements parallèles s'affrontent militairement sur le terrain, tout en négociant une sortie de crise par la voie diplomatique, alors que la communauté internationale n'a pas cessé d'appeler l'ensemble des Libyens à déposer les armes définitivement, après quatre ans de guerre civile qui pourrait conduire, à terme, ce pays à la scission. L. M.