Le représentant du secrétaire général de l'Onu en Libye, Bernardino Leon, a menacé de recourir au régime des sanctions contre tous ceux qui s'opposent à la conclusion d'un accord de paix, ont rapporté les médias libyens. "L'ONU est prête à user de sanctions contre les parties qui entravent le processus de transition en Libye", a-t-il déclaré aux médias, lors d'un point de presse organisé hier. C'est la première fois que le diplomate espagnol évoque des menaces de sanctions, alors que le processus vient à peine d'être enclenché. Bernardino Leon ne risquerait-il pas de provoquer une réaction négative au niveau des parties libyennes impliquées dans le processus de dialogue inter-libyen ? Pour le moment, le diplomate espagnol ne désigne pas nommément ces parties qui freinent le rythme des pourparlers de paix. Mais il s'agit surtout des membres du gouvernement reconnu par la communauté internationale et dont le siège a été délocalisé à Tobrouk, dans l'est libyen. Le gouvernement "légitime" du Premier ministre Abdallah al-Theni et les députés du Parlement élu de Tobrouk ont opposé leur niet à un partage du pouvoir législatif avec l'Exécutif parallèle de Fajr Libya, installé à Tripoli. "À partir d'aujourd'hui et jusqu'à la fin du mandat légal du Parlement élu, la Libye devrait avoir un seul représentant afin de ne pas perdre les traditions de l'Etat civil", avait déclaré Issa Abdelkayoum, le porte-parole de la délégation du Parlement de Tobrouk le 17 avril dernier, en marge de la réunion des deux assemblées libyennes à Skhirat (Maroc). Après plusieurs jours de discussion au niveau de l'Onu, le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), Bernardino Leon a annoncé qu'une quatrième mouture de l'accord de paix était prête. Le document en question a été élaboré à partir des propositions faites par les deux Parlements libyens, lors des précédentes rencontres avec la médiation internationale, a expliqué le chef de la Manul. "Ce projet d'accord se fonde sur un certain nombre de principes clés, notamment l'inviolabilité du processus démocratique et une séparation claire entre les pouvoirs exécutif et législatif", a expliqué Bernardino Leon. "Nous avons déjà obtenu des réactions de la part des parties, dont certaines sont plutôt critiques et d'autres franchement négatives, mais nous pouvions bien évidemment nous y attendre étant donné la complexité du processus de paix en Libye", a déclaré le représentant spécial aux journalistes, lit-on sur le site des Nations unies. "J'ai expliqué au conseil qu'il s'agit bien là d'un projet d'accord et que les négociations sont en cours", a ajouté M. Leon. "Nous savons tous, et les acteurs impliqués dans le dialogue le savent aussi, qu'il n'existe pas de solution militaire à ce conflit", a déclaré le représentant spécial de Ban Ki-moon en Libye. Alors que cette quatrième mouture, pour un accord de sortie de crise, est soumise aux parties libyennes en conflit, les violences armées opposant Fajr Libya aux troupes du général Haftar se poursuivent à un rythme inquiétant. Aucune des deux parties n'a, en fait, l'intention de céder un iota des territoires acquis, pendant que l'organisation terroriste de l'Etat islamique avance lentement ses pions. Hier, trois civils ont été exécutés d'ailleurs à Darna (est) par les terroristes de l'EI, en présence des citoyens de la ville qui ont été obligés d'assister à cet acte barbare. L. M.