L'année sportive 2004 a débuté par une affaire de dopage, révélée en pleine phase finale de Coupe d'Afrique des nations de football. Elle s'est achevée par une autre affaire, toujours dans le camp de la balle ronde. Hicham Mezaïr (alors gardien de but de l'USM Alger) et Amine Aït Zeggagh (portier du MC Oran) ont, l'un et l'autre, écopé d'une peine symbolique : six mois de suspension de toute activité officielle. Ces mesures dénotent, à première vue, une bonne et grande volonté des autorités sportives algériennes à réprimer la fraude et la tricherie. Elles confèrent à leur réaction un cachet autant disciplinaire qu'éducatif, et ne peuvent susciter, de ce fait, que favorable appréciation. Cela prouve, du reste, que les instances nationales de contrôle semblent non seulement fonctionner mais aussi enfin jouer leur rôle. Cependant, le dopage étant devenu un aspect presque incontournable de la mondialisation, notamment avec l'affaire Balco et la mise en cause publique de géants de l'athlétisme américain, dont Marion Jones et Tim Montgomery (compagnons dans la vie), les contrôles devraient bénéficier d'une attention encore plus sérieuse, plus franche, plus élargie, plus efficace. Les organes de contrôle des fédérations sportives sont dérisoires, les moyens insuffisants. L'Algérie, comme le reste de l'Afrique, est obligée de déposer ces dossiers dans l'unique institut d'analyse déclaré compétent du continent qui se trouve à Tunis. L'absorption de produits anabolisants ne saurait se limiter au sport roi qu'est le football. Les autres sportifs algériens ouvrent évidemment le droit à la présomption d'innocence, un principe qui fait que l'individu demeure innocent jusqu'à preuve du contraire. Il ne s'agit pas de soulever le doute ou de jeter l'anathème sur quiconque, de se laisser aller à une stupide campagne de suspicion et de fausses accusations ; ils faudra juste éviter le piège de la banalisation, comme l'est depuis longtemps le phénomène de la corruption dans la jungle du sport. Acculés par la globalisation des systèmes de gestion et d'organisation, de vulgarisation des données et d'interdépendance, les responsables algériens, déjà confrontés au vice de la contreperformance au sein de la quasi totalité des fédérations — les jeux olympiques d'Athènes en sont l'exemple édifiant — devront au moins réaffirmer leurs résolutions. Le début d'une nouvelle année est toujours un bon prétexte pour le faire. L. B.