Le tribunal correctionnel de Sour-El-Ghozlane a examiné, avant-hier, l'affaire d'escroquerie dont ont été victimes des centaines de personnes par la société El-Waâd Essadek. Le tribunal a appelé sept personnes appelées à la barre en qualité d'accusés et poursuivis sous les chefs d'inculpation de "constitution d'association de malfaiteurs et escroquerie". Mais le principal accusé, Moulay Salah, demeure toujours absent étant en fuite depuis l'éclatement de l'affaire. Il a fait l'objet de plusieurs condamnations par contumace et de mandats d'arrêts lancés par plusieurs parquets. Les victimes, plus de 300, entendues par le juge d'instruction, se sont constituées parties civiles. Les avocats des victimes ont démontré la gravité de cette escroquerie qui avait atteint des proportions dépassant tout entendement. La société El-Waâd Essadek avait mis en place une stratégie d'escroquerie en promettant monts et merveilles à ses victimes, particulièrement la possibilité d'acquérir des voitures à des prix incroyablement bas avec un paiement échelonné. Dans leurs plaidoiries, les avocats ont relevé les erreurs de gestion de cette société qui n'obéissait à aucune logique. "Elle a été gérée dans l'anarchie totale. Tout le monde trouvait son compte, les travailleurs, les responsables et bien sûr même certains cercles de décision. Moulay Salah est devenu l'homme fort au niveau de Sour El-Ghozlane. Sa notoriété s'est étendue à plusieurs wilayas. Ce sont des milliers de personnes qui sont tombées dans le piège tendu par cette société qui activait au vu et au su de tout le monde", souligne un avocat des victimes. Et de préciser : "Nous ne voulons pas une condamnation pour avoir un jugement qui sera accroché comme un cadre dans nos domiciles. Ce que nous cherchons c'est le remboursement aux victimes de leur dû." La défense des accusés, rejette en bloc les accusations portées contre leurs clients. Me Ali Brahimi s'est demandé "comment peut-on accuser ces personnes qui n'étaient que de simples employés dans la société. Les poursuites doivent être engagées contre la personne morale, la société. Je demande la réouverture de l'enquête. Comment peut-on tolérer la poursuite des activités de cette société qui a été dissoute en 2013. Pendant près d'une année, elle activait sans être inquiétée, ce qui démontre qu'il y a anguille sous roche. Je compatis à la douleur des victimes, mais l'Etat a-t-il désigné un liquidateur afin de permettre aux victimes de récupérer leur argent". Il a affiché sa crainte que ce procès ne soit tenu que pour apaiser les esprits. Il demande l'acquittement de son client ainsi que pour les six autres accusés. Le procureur de la République, dans son réquisitoire, a mis en exergue la gravité de cet acte pour lequel plusieurs personnes se sont associées pour subtiliser de l'argent et des biens à leurs victimes. Il a requis 10 ans de prison ferme et 400 000 DA pour Moulay Salah et 7 ans de prison ferme et 400 000 DA pour les six complices. Le verdict sera connu le 28 août prochain. A. D.