Près de 200 personnes venues de plusieurs wilayas du pays ont observé un sit-in, hier matin, devant la cour de Bouira, afin d'attirer l'attention des autorités judiciaires sur "l'escroquerie à grande échelle" dont ils se disent victimes. Une délégation composée de 5 personnes a été reçue par le nouveau procureur général de la cour, qui s'est longuement entretenu avec les protestataires. À la sortie de cette entrevue, M. Hamani, originaire d'Alger, s'est adressé à la foule en l'exhortant à garder son calme. "Le procureur nous demande en premier lieu d'aller déposer une plainte auprès du tribunal de Sour El-Ghozlane, seule instance territorialement compétente. Des plaintes individuelles qui seront enregistrées et enrôlées avant de constituer un collectif d'avocats chargé de notre défense." Afin de rassurer davantage les victimes, le procureur leur aurait affirmé que ces plaintes permettront à la justice de saisir les biens de la Sarl El-Waâd Essadeq pour les revendre, afin d'indemniser les personnes arnaquées. "Nous devons nous rendre à Sour El-Ghozlane pour déposer une plainte dans les plus brefs délais. Le procureur nous a signalé que trois mandats d'arrêt sont lancés contre Moulay Salah, gérant de la Sarl El-Waâd Essadeq. Dès son arrestation, il sera présenté devant le juge pour répondre du non-paiement de ses créances", lancera M. Hamani. Ce dernier sera, plusieurs fois, interrompu par les protestataires qui soupçonnaient l'abandon de cette affaire par la justice : "Des charges sont toujours retenues contre Moulay Salah et la procédure est en cours au niveau de la justice", répondra l'orateur à certaines personnes présentes qui affirmaient que Moulay Salah avait été vu, jeudi dernier, à la cour de Bouira. "Faux", rétorqueront d'autres protestataires assurant que Moulay Salah est activement recherché par les services de sécurité. Tout au long de ce sit-in, les protestataires exprimeront leur ras-le-bol quant à la lenteur des procédures judiciaires dans une affaire qui date de plusieurs mois. Pour rappel, elles seraient plusieurs centaines de personnes à avoir cédé leurs véhicules, leurs appartements ou leurs terrains à cette Sarl, et depuis plus de trois mois, de promesses en promesses et las d'attendre leur dû, ces derniers ont opté pour des actions de rue. Actions qui ont été déconseillées par le procureur général qui a orienté les protestataires vers des actions juridiques en règle, plutôt que de perturber la voie publique. H. B.