Les pièces de théâtre présentées pendant trois mois dans le cadre de la manifestation "Constantine, capitale 2015 de la culture arabe", ont convoqué l'histoire, célébré le talent des romanciers algériens et mis sur les planches une génération prometteuse de jeunes artistes. Entre mythe et réalité, l'histoire de Salah Bey, le personnage qui fascine encore les Constantinois, a été revisitée à deux reprises. Le metteur en scène Mohamed-Tayeb Dehimi est revenu, dans une production du Théâtre régional de Constantine (TRC) écrite par Saïd Boulmerka, sur la vie du Bey depuis son débarquement à Alger en provenance d'Izmir (Turquie) jusqu'à son exécution. La pièce s'est attardée sur les qualités militaires de Salah Bey, son accession au beylik de Constantine et l'admiration que lui vouaient ses sujets, reconnaissants, pour ses actions et ses réalisations envers la population. L'association Al-Chihab d'Annaba a mis une deuxième fois sous les feux de la rampe celui qu'on surnomme le Bey des Beys. Le metteur en scène Sami Ghrissi, se basant sur le texte de l'écrivain et historien algérien Hassan Derdour, centre son œuvre sur les complots et les conspirations qui ont visé Salah Bey et précipité sa chute après 20 ans de règne. Toujours au chapitre de l'histoire, le Théâtre régional de Saïda (TRS) a remonté le temps jusqu'à la deuxième moitié du XVIe siècle, à l'époque de l'occupation d'Oran par les Espagnols, pour présenter, sur un texte de Labed Boukhobza mis en scène par Djamel Guermi, Soukot Hisn Wahran (la chute du Bastion d'Oran). L'histoire de l'Algérie a de nouveau été convoquée par la coopérative culturelle et artistique Asdika El-Fen de Chlef dont la pièce "Lalla Aziza, mise en scène par Missoum Laroussi d'après une histoire sur Aziza Bent Merouane El-Bahri, protecteur de la ville de Ténès, relate la bravoure et le courage de la jeune princesse et son acharnement à défendre sa ville et son père, la veille d'une guerre qui s'annonçait décisive. Nostalgique, La symphonie de Constantine" de l'association El-Belliri a offert un voyage fascinant à travers l'histoire et les traditions de l'antique Cirta. Tirée d'un texte de Chafika Loucif, et mise en scène par Wahid Achour, la pièce a perpétué les légendes de Constantine, le savoir-faire et le savoir-vivre de ses habitants au cours d'histoires mettant en vedette la vieille ville, ses rues et ses venelles étroites. Le Théâtre régional de Mascara (TRM) a agréablement surpris avec sa pièce "Harmonica" en adaptant trois œuvres du grand romancier Malek Haddad, journaliste et poète natif de Constantine : "Le quai aux fleurs ne répond plus, Je t'offrirai une gazelle et L'élève et la leçon. Mise en scène par Khaled Belhadj sur un texte du dramaturge Fethi Kafi, la pièce a su capter l'attention du public dès la première scène où, à travers Khaled Ben Tobal, le personnage clé de la pièce, le spectateur "voit" Malek Haddad, saisit ses mots et ses verbes et salue son engagement. De même que le génie d'Apulée de Madaure, auteur du premier roman de l'humanité, a été salué par le Théâtre régional de Guelma (TRG) à travers la pièce El-Hob oua Errouh (l'amour et l'âme). Les sept pièces de théâtre présentées sur les planches du TRC ont également mis en vedette de talentueux jeunes acteurs, véritables espoirs du 4e art et qui, pour la plupart, montent pour la première fois sur les planches. APS