La wilaya de Biskra, qui s'enorgueillit de ses 4,2 millions de palmiers dattiers, dont 60% sont de la variété "déglet nour", est particulièrement sensible, car El-Baadj est une zone tampon située entre les wilayas d'Oued Souf et de Biskra et pourrait transférer le mal vers l'une des plus importantes zones de production phoenicicole. Alertés par la présence d'importants foyers de boufaroua, redoutable acarien ravageur du palmier dattier, dans les palmeraies d'El-Baadj, commune d'Oum Tiour (wilaya d'El-Oued), les techniciens de l'Institut national de protection des végétaux (INPV) de Feliache (wilaya de Biskra) sont actuellement à pied d'œuvre pour traiter cette région et annihiler la progression de ce parasite, pouvant, en quelques semaines, causer des dégâts irréparables à toute une récolte de dattes, apprend-on de sources fiables. Cet acridien, de son nom scientifique oligonychus afrasiaticus, profite des périodes d'élévation des températures, du manque de vigilance des fellahs ou du défaut de maintenance des vieilles palmeraies pour installer ses colonies. Il s'attaque ensuite aux premières dattes en devenir. Ainsi, les dattes infestées s'entourent d'une toile de filament soyeux et sont petit à petit vidées de leur chair intérieure ne complétant pas leur maturation, elles se durcissent et c'est la chute précoce des fruits. Sans traitement chimique, les régimes sont rapidement détruits et la production perdue. La wilaya de Biskra, qui s'enorgueillit de ses 4,2 millions de palmiers dattiers, dont 60% sont de la variété deglet nour, est particulièrement sensible, car El-Baaj est une zone tampon située entre les wilayas d'Oued Souf et de Biskra et pourrait transférer le mal vers l'une des plus importantes zones de production phoenicicole. Mobilisant plusieurs équipes de techniciens et des moyens matériels conséquents, la lutte contre cet acarien et contre le myeloïs, un autre parasite du palmier dattier, occupe, avec la lutte contre les invasions acridiennes, le plus gros du plan de charge de l'INPV. Agissant sur un système d'alerte éprouvé, l'INPV identifie la nature du ravageur et l'ampleur de ses foyers et déclenche la campagne de lutte phytosanitaire, avec la participation d'entreprises privées et des producteurs agricoles. "Contre le boufaraoua, l'épandage de produits biologiques acaricides, généralement aux mois de juin, juillet et août, est le meilleur remède", explique un technicien de l'INPV. À noter que dans le cadre de ses actions annuelles de protection préventive, cet organisme, sous tutelle du ministère de l'Agriculture, a également en charge la protection des espèces végétales des wilayas d'Illizi, Oued Souf, Khenchela et Biskra. H. L.