Cette année, l'on prévoit une bonne récolte de dattes, au double plan quantité et qualité, grâce à un produit biologique qui a été largement utilisé contre les parasites sévissant sur les palmiers dattiers. Cette année, la production de dattes dont la récolte débutera dans quelques jours sera excellente tant en quantité qu'en qualité», prédit Khaled Laâdjel, président de l'association des producteurs de dattes de la wilaya de Biskra. «Les bonnes conditions climatiques et édatiques, le savoir-faire ancestral des producteurs de dattes de Biskra et l'attention particulière dont jouit le secteur de la part des pouvoirs publics vont aboutir à une très bonne saison en matière de production de dattes», explique-t-il. Biskra compte quelque 4,2 millions de palmiers dattiers dont plus de 3 millions sont effectivement productifs. La saison écoulée, plus de 3,2 millions de quintaux de dattes dont 60% de la variété deglet Nour ont été produites. A noter que cette année, selon les estimations les plus optimistes, la production de dattes devrait tourner autour des 4 millions de quintaux. Ainsi, avec le soutien administratif et technique de la direction de l'agriculture et l'amélioration constante des techniques culturales, les phoeniciculteurs de la région poursuivent leurs efforts pour augmenter, d'année en année, le rendement des palmeraies. Une virée dans les villages phoenicicoles des Ziban ouest laissent effectivement apparaître des exploitations agricoles de mieux en mieux entretenues avec des rangées de palmiers portant des régimes opulents de dattes soigneusement ensaché pour les protéger des variations de températures, des parasites et autres ravageurs que sont les passereaux et les insectes friands de dattes. L'opération de lutte contre les ravageurs traditionnels du palmier dattier (boufaroua, myelloïs et pyralle) menée par le centre régional de l'institut national de la protection des végétaux (INPV) de Feliach qui a clôturé, il y a quelques jours, sa campagne annuelle contre ces parasites menaçant les dattes, s'est soldée par un traitement biologique par les équipes techniques de l'INPV et des entreprises soumissionnées, de 526 650 palmiers contre le boufaroua, de 250 000 contre le myelloïs et de 200 000 contre la pyralle de la datte tandis que 61 100 palmiers ont été traités par les exploitants agricoles eux-mêmes auxquels les produits d'épandage ont été distribués. Cette année, l'utilisation d'un produit biologique contre les parasites des dattes a été généralisée et cela donne d'excellents résultats, indique Slimane Nadji, directeur du centre régional de la protection des végétaux. Sujet de crispation perpétuelle des producteurs de dattes, la lutte contre les parasites du palmier dattier a soulevé la colère de certains producteurs de dattes de Bouchagroune et de Doucen. Selon eux, une erreur de dosage des produits utilisés par les techniciens de l'INPV a provoqué une calcination des régimes de dattes dans ces communes. Un fait réfuté par le responsable local de l'INPV. «Il est vrai que quelques palmiers de Bouchagroune présentent des traces de moisissures et de noircissures dont la cause ne peut pas être liée au traitement dispensé par nos équipes qui ont utilisé, pour la seconde année consécutive, des produits biologiques et des lâchers d'insectes inoffensifs pour les dattes mais hautement nocifs pour les parasites du palmier dattier ; des études et des analyses sont en cours afin de déterminer le ou les facteurs ayant entraîné l'apparition de ce phénomène sur un nombre extrêmement restreint de palmiers», dira-t-il, tout en rappelant que l'INPV intervient sur des zones contaminées préalablement localisées et que la mentalité « exécrable » de certains producteurs de dattes, l'absence de pistes carrossables pour les engins lourds et la configuration de certaines palmeraies entravaient l'action des agents en charge de la lutte contre les parasites des dattes. Il tient, néanmoins, à mettre en exergue la qualité de la collaboration de quelques présidents d'APC et de phoeniciculteurs. «Une collaboration dont les résultats se retrouvent sur la qualité des dattes produites», conclut notre interlocuteur.