Le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelouahab Nouri, a clairement exprimé son mécontentement, lors de la visite qu'il a effectuée, mercredi et jeudi, à Sétif, quant au retard enregistré dans les travaux de réalisation du projet des grands transferts d'eau qui a coûté à l'Etat plus de 1,2 milliard de dollars. En effet, au barrage d'El-Maouane, au nord de Sétif, l'ancien wali n'a pas été tendre avec les responsables du projet de réalisation du système "Ouest" de l'opération des grands transferts des hautes plaines sétifiennes. M. Nouri a indiqué qu'il est inadmissible que les habitants de plusieurs communes et villages continuent de souffrir du manque d'eau pendant que le projet enregistre un grand retard. Le ministre est allé encore plus loin en indiquant devant l'assistance, que ce comportement est assimilable à du laxisme car près de treize ans après de l'entame du projet, le taux d'avancement des travaux n'a atteint que 62%. Abdelouahab Nouri a, par ailleurs, mis en doute la fiabilité de l'étude sur laquelle a été basée la réalisation de marbre. À cet effet, il a été demandé au maître d'ouvrage, en l'occurrence l'ANBT (Agence nationale des barrages et transferts) d'entamer, en urgence, une expertise approfondie afin d'identifier les points faibles du système et relancer le projet sur de bonnes bases. Il est à rappeler que ledit projet consiste à assurer l'acheminement de près de 119 millions de m3 d'eau par an dans le nouveau barrage réceptionné à Mahouane d'une capacité de retenue de 148 millions de m3, à partir de l'ouvrage d'Ighil Emda dans la wilaya de Béjaïa, à travers 22 km de conduites et trois stations de pompage. La réalisation de ces derniers enregistre un grand retard et un énième report. En attendant la livraison du projet qui devrait alimenter la population de plusieurs communes de la wilaya, qui compte 1,8 million d'habitants, avec 313 millions de m3, et irriguer près de 40 000 hectares de terres agricoles à partir des deux systèmes du projet, les Sétifiens qui, actuellement, voient couler l'eau de leurs robinets une fois tous les deux ou trois jours, sont obligés de prendre leur mal en patience. F .S.