La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, est revenue, hier, sur la polémique autour de la proposition de l'enseignement des langues maternelles, lors d'une conférence de presse animée en marge de la rencontre avec les représentants du secteur de dix wilayas du sud et du nord du pays. "L'enseignement en langue arabe est incontestable et il ne faut pas tromper la société", assurant que la problématique qui se pose est "comment maîtriser la langue arabe enseignée ?". Selon la première responsable du secteur, l'enseignement en langue arabe est incontestable. La Constitution et la loi d'orientation sont claires à ce sujet. La conférence nationale sur l'évaluation de la mise en œuvre de la réforme de l'école, a-t-elle poursuivi, avait "préconisé la maîtrise des compétences des langues dont celles de la langue arabe enseignée et la promotion de l'enseignement préscolaire en vue de permettre à l'enfant d'acquérir un bon bagage linguistique". "Si un enfant ne maîtrise pas la langue arabe, il ne peut pas maîtriser les autres matières qui sont enseignées en arabe, notamment les matières essentielles, comme les mathématiques", explique-t-elle. Le constat actuel n'est pas du tout réjouissant, selon la ministre. "Comment expliquer que des régions complètement arabophones, où des enfants parlent en arabe et suivent des cours dans des écoles coraniques, ont des résultats en langue arabe très médiocres ?", se demande-t-elle. D'après Mme Benghebrit, il ne faut pas tromper la société concernant cette problématique et un débat sur l'optimisation de l'enseignement des langues de base dont la langue arabe enseignée est plus que nécessaire. Concernant l'enseignement de la langue amazighe dans 20 wilayas du pays à partir de la prochaine rentrée scolaire, la ministre de l'Education nationale a affirmé qu'"il n'y a aucun problème concernant les enseignants en langue amazighe". La ministre a, également, démenti l'annulation des épreuves de certaines matières, à l'instar de l'éducation islamique et de la géographie, soulignant qu'il s'agit de recommandations appelant à des épreuves anticipées pour certaines matières. "Il n'y a pas de manque d'enseignants des langues étrangères au sud du pays, mais plutôt des absences répétées. Nous examinerons cette question avec la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas)", a-t-elle dit. Parmi les propositions soumises par les directeurs de l'éducation de certaines wilayas figure "la révision de l'emploi du temps des cours dans certaines wilayas dont celles du sud du pays", a ajouté Mme Benghebrit. D. S. Benghebrit ouverte au dialogue La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a réitéré, hier, sa disposition à résoudre tous les problèmes soulevés par les syndicats du secteur en vue de meilleurs résultats. À une question de savoir si le ministère prévoyait une année scolaire 2015-2016 sans grève, la ministre a répondu : "Je ne peux garantir qu'il n'y aura pas de grève, toutefois, je m'engage à résoudre tous les problèmes soulevés par les syndicats en vue de meilleurs résultats." Et de rappeler que ses "réunions avec les syndicats sont régulières", tout en indiquant qu'une rencontre avec les syndicats est prévue pour la fin de ce mois d'août. Plus de naissances que d'infrastructures Le secteur de l'éducation a, par ailleurs, reconnu Mme Benghebrit, "sera confronté à un autre problème en raison de la hausse des naissances qui a dépassé le taux de réalisation des établissements scolaires". D. S.