Au cours d'une visite qu'il a effectuée, dimanche, à Oran, pour s'enquérir des conditions d'inscription des nouveaux bacheliers dans les différentes universités de la wilaya, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a indiqué que son département avait pris toutes les mesures pour que la prochaine rentrée universitaire se déroule dans de bonnes conditions. Au cours d'un point de presse improvisé à l'Usto, le ministre s'est notamment attardé sur le recrutement de 3 000 enseignants pour prendre en charge la population estudiantine dont le nombre devrait approcher les deux millions, en raison du flux record induit par la réforme scolaire de 2003. Un apport suffisant, selon lui, puisque le problème ne se poserait pas en termes de nombre mais d'optimisation des ressources : "Aujourd'hui, l'université algérienne compte 54 000 enseignants pour 1,5 million étudiants, soit une moyenne d'un enseignant pour 22 étudiants ; ce qui répond aux normes internationales. Mais, dans le détail, on s'aperçoit que certaines filières souffrent du manque d'encadrement contrairement à d'autres", a-t-il expliqué, donnant comme exemples la médecine (1 enseignant pour 15 étudiants) et les sciences sociales (1 pour 80). Le ministre a également évoqué la nécessité pour l'université algérienne de s'aligner sur les normes internationales en ne recrutant que des titulaires de doctorats : "Dans une dizaine d'années, nous n'aurons plus de titulaires de master puisque, compte tenu du LMD, tous devront passer leur doctorat. L'université ne recrutera donc plus que des docteurs", a-t-il indiqué en ne précisant, toutefois, pas si cette "internationalisation" des critères de recrutement aura un impact sur la qualité de l'enseignement prodigué dans les universités. Interrogé sur le licence-master-doctorat, régulièrement dénoncé par des syndicats d'enseignants et les étudiants, Tahar Hadjar a soutenu qu'il n'était pas question "de remettre en cause le système mais d'opérer une halte" pour en évaluer la qualité. Cette halte aura lieu en décembre, à l'occasion d'une conférence nationale d'évaluation du système introduit en Algérie en 2004, à laquelle prendront part notamment les syndicats de l'enseignement, les organisations estudiantines et les partenaires socioéconomiques. La rencontre devrait permettre de pointer les dysfonctionnements et d'apporter les correctifs nécessaires, a-t-il ajouté malgré sa conviction que le LMD est une réussite. S. O .A.