La réunion d'urgence de la Ligue arabe au Caire s'est achevée hier sur une décision de "soutenir militairement la Libye", sans évoquer ouvertement la question des frappes contre les positions de l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (Daech). Les pays membres de la Ligue arabe ont annoncé, hier, à l'issue de leur réunion d'urgence au Caire, la "mise en place d'une stratégie arabe d'urgence visant à assurer à la Libye un soutien militaire, afin de lutter contre la progression de Daech à Syrte et à travers tout son territoire", lit-on dans le communiqué diffusé sur le site internet de l'organisation panarabe. L'organisation, présidée par Nabil al-Arabi, a insisté auprès des "pays arabes, combinés ou individuels, pour apporter un soutien complet au gouvernement libyen" dans ces "circonstances difficiles", a ajouté le communiqué. L'implication de la communauté internationale a également été sollicitée par la Ligue arabe qui estime que la lutte contre la barbarie islamiste de Daech devra être menée collectivement. À ce propos, la levée de l'embargo sur les armes s'avère être plus qu'une nécessité, selon le communiqué diffusé à l'issue de cette réunion. La Libye manque de moyens militaires pour faire face à l'avancée de l'Etat islamique, mais aussi face aux autres milices islamistes, dont certaines sont classées comme mouvement terroriste, à l'exemple d'Ansar al-Charia. "La sécurité nationale libyenne est la sécurité nationale arabe (...) La Libye souffre", or "l'armée de l'air libyenne n'est pas capable de mener des frappes contre l'Etat islamique à Syrte", avait rappelé le chef de la diplomatie libyenne Mohamed Al-Daïry à l'ouverture de la réunion du Caire. Samedi soir, le gouvernement reconnu de Tobrouk a rendu public un communiqué dans lequel il a ouvertement appelé à des frappes arabes contre Daech à Syrte, au lendemain du carnage que ce groupe terroriste avait commis sur des civils et des membres d'une milice salafiste dont il avait éliminé un des leaders trois jours auparavant. En attendant de recevoir l'aval de l'ONU, certains pays membres de la Ligue arabe ont déjà manifesté leur disponibilité à apporter un soutien actif au gouvernement reconnu d'Abdallah al-Theni exilé à Tobrouk, et à mener des frappes en territoire libyen. Confronté au terrorisme islamiste, affilié à l'Etat islamique dans le Sinaï, Le Caire pourrait donc mener de nouvelles frappes en Libye, aux côtés des Emirats arabes unis et, probablement, de la Jordanie qui soutient le controversé général Khalifa Haftar dans son opération "al-Karama" à Benghazi. La Ligue arabe a appelé l'ONU à lever les sanctions contre la Libye et de répondre aux demandes urgentes des autorités de Tobrouk, a souligné le communiqué. Toutefois, la Ligue arabe a rappelé la nécessité de respecter l'intégrité territoriale de la Libye et le soutien du dialogue politique dont le prochain round est prévu pour ce vendredi à Skhirat au Maroc. Le dialogue interlibyen est entré, en effet, dans une phase déterminante. L'accord de paix onusien attend toujours le paraphe du gouvernement parallèle de Tripoli (non reconnu), qui a émis des réserves, avant de le signer et passer à la phase de la formation d'un gouvernement d'union nationale. L. M.