Malik (on écrit encore Malek) et son pendant féminin sont des prénoms d'origine arabe. Il dérivent du verbe malaka qui signifie "posséder, être en possession de, régner sur, se rendre maître de", d'où les dérivés nominaux : Malik (roi, souverain) et Malika (reine), soit de mâlik, féminin mâlika avec allongement "possesseur, propriétaire". En fait, les deux dérivés sont liés, puisque dans un cas il s'agit de la possession d'un pouvoir, dans l'autre de biens. On peut citer de nombreux Malik célèbres. Le plus connu est sans doute Malik Ibn Anâs (715-795), le jurisconsulte musulman, fondateur de l'école juridique dite malékite. Il appartenait à une famille arabe originaire du Yémen et avait passé une grande partie de sa vie à Médine, à la recherche de hadih et des opinions des compagnons du Prophète -saḥhaba- et de ses épigones -tabicîn-. Il apprit le Coran très jeune et étudia le hadith. Lors d'une révolte fomentée par les Alides -les partisans de Alî Ibn Abî Ṭalib-, on lui demanda son avis : il affirma que le serment prêté au calife al-Manṣûr n'était pas valable parce qu'il avait été arraché par la force. Mais comme on lui demanda de prêter allégeance au chef des révoltés, il refusa. Quand le mouvement de révolte prit fin, il fut arrête et torturé. Malik Ibn Anas est l'auteur du célèbre Muwaṭṭa, Le chemin aplani, qui résume toute sa pensée. L'ouvrage, organisé selon un plan rigoureux, classe la matière par thèmes : il commence par citer les hadiths sur lesquels il s'appuie, les opinions des compagnons du Prophète, la pratique à Médine, l'avis des juristes et enfin les solutions qu'il propose. Parmi les Malek algériens connus, citons-en trois. Le premier est Malek Bennabi, penseur algérien né en 1905 à Tébessa, mort en 1973 à Alger. Il a étudié la civilisation musulmane et est l'auteur du concept de "colonisabilité", qui explique que c'est la décadence qui a pu justifier la colonisation. Un autre Malek est l'écrivain d'expression française Malek Haddad, né à Constantine en 1927, mort à Alger en 1978, auteur de poèmes, de romans et d'essais. Enfin, il y a Malek Bougermouh, dramaturge, né à Ighzer Amokrane (Béjaïa) en 1946, mort dans un accident de la circulation à El-Kseur, en 1989. M. A. H