Les banques publiques planchent, actuellement, sur l'opportunité de réaménager leurs taux d'intérêt, notamment pour les crédits destinés au financement de l'investissement. Le loyer de l'argent connaîtra, comme nous l'ont assuré des sources avisées, une baisse variant d'une banque à une autre, concurrence et stratégies obligent. L'annonce devra, d'ailleurs, en être faite très prochainement par l'organisation des établissements bancaires, l'Abef, qui prépare un communiqué dans ce sens. Il s'agit, avons-nous appris, d'une réponse favorable des banquiers au souhait émis par le chef du gouvernement qui aurait exhorté les banques à examiner la faisabilité d'une réduction des taux d'intérêt, en priorité pour des projets de création de richesse. Aussi, laisse-t-on entendre, les taux connaîtront des baisses pouvant aller jusqu'à un demi-point. En clair, le crédit le moins cher actuellement, qui est accordé à 6%, pourrait être ramené à 5,5%, l'environnement économique actuel se présente favorable à une telle manœuvre à inscrire dans les objectifs de relance de l'investissement. C'est aussi une nécessité, quelque part, pour ces établissements bancaires qui enregistrent des surliquidités énormes, en panne d'emplois et de reconversion en projets d'investissements. Les banques commerciales n'attendront pas la Banque d'Algérie qui annoncerait une quelconque baisse des taux de réescompte qui est de 4%. Celui-ci n'influe en rien sur la démarche puisque, de toutes les façons, les banques n'empruntent plus auprès de la Banque d'Algérie étant donné qu'en surliquidités, elles adoptent plutôt une position de prêteuses. Aussi et afin de faire fructifier leurs avoirs, celles-ci ont même commencé à procéder à des placements dans des obligations telles que celles lancées par air Algérie par exemple. Les taux du marché sont, depuis la maîtrise de l'inflation à moins de 3%, écrasés à tous les niveaux. Les bons de caisse sont, à titre illustratif, rémunérés à des taux très faibles (2,5%) qui ne peuvent drainer un grand intérêt. Quant aux bons de trésor placés à moyen terme, ils ne rapportent que 3% de rémunération. C'est dire qu'il devient plus intéressant, voire plus opportun, de placer son argent dans un projet d'investissement étudié que de procéder à l'ouverture d'un livret d'épargne ou autre forme de placement. À titre de rappel, la communauté bancaire, forte de ses avoirs, a procédé à plusieurs reprises à la baisse des taux d'intérêt au grand bonheur des opérateurs. L'accès au crédit devenant moins coûteux, les pouvoirs publics espèrent, de la sorte, booster l'économie et tentent, ainsi, de répondre aux doléances des opérateurs. Jugée importante, mais non encore évaluée, la baisse des taux ne sera pas uniforme. Mais elle est qualifiée de “bonne” par le secrétaire général de l'Abef qui a fini par nous confirmer l'information. Mieux, ce bénéfice aura un effet rétroactif à partir du premier janvier de cette nouvelle année. A. W.