Tout est fin prêt techniquement dans les banques publiques pour le lancement, dès le 1er janvier 2010, des crédits immobiliers bonifiés annoncés dans la Loi de finances complémentaire 2009, a révélé, hier, Djamel Bessa, P DG de la Cnep Banque et président en exercice de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF). «L'ensemble des banques de la place sont techniquement prêtes pour ce nouveau crédit bonifié destiné à faciliter l'accès au logement aux fonctionnaires», a déclaré, sur les ondes de la chaîne III, le patron des banquiers algériens. Questionné sur la population ciblée par ce nouveau produit bancaire, il précise : «le texte de loi utilise le terme générique de fonctionnaires. Seuls les agents de l'Etat devront bénéficier ainsi de ce crédit bonifié. Il faut attendre toutefois les textes d'application pour voir plus clair». Abordant les modalités d'octroi de ce nouveau produit bancaire, il estime que rien n'a été décidé jusqu'à aujourd'hui. Il y ainsi deux possibilités, soit le Trésor public qui accorde des crédits bonifiés à un taux d'intérêt de 1% aux demandeurs, soit ce sont les banques publiques qui accordent un crédit avec un taux d'intérêt entre 6 et 7%, le différentiel étant, bien sûr, pris en charge par le Trésor public. Les textes d'application de la mesure prise dans le cadre de la Loi de finances complémentaire 2009, autorisant dans son article 77 au Trésor public d'accorder des crédits immobiliers bonifiés à taux d'intérêt de 1%, est en cours de finalisation au niveau du ministère des Finances, avait dévoilé, au début de ce mois, le ministre de l'Habitat, rappelle-t-on. Interrogé sur une possible révision des taux d'intérêt pratiqués par les banques en Algérie et jugés trop élevés par les citoyens, il a exclu le recours à ce genre de mesure. «La baisse tendancielle des taux d'intérêt n'est pas prévue», signale le P DG de la Cnep Banque et également président de l'ABEF. Les taux d'intérêt, appliqué actuellement par les banques en matière de crédit immobilier qui varie entre 9 et 6,25%, sont jugés excessifs par certains demandeurs de logements en Algérie. En France, le taux d'intérêt de ce genre de produit bancaire varie entre 5,50 et 4,25%. Certains établissements financiers de l'Hexagone vont plus loin pour proposer des crédits immobiliers à un taux d'intérêt de 3,1%. En septembre dernier, les taux d'intérêt des crédits immobiliers accordés par les banques françaises avaient même baissé, selon une récente étude de l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Les taux moyens des prêts (hors assurance) se sont établis à 3,83%, contre 3,93% au mois d'août, et 5,07% au 4ème trimestre 2008. A une autre question sur les montants consacrés par les banques pour le financement de l'immobilier, il a dévoilé que 150 milliards de dinars, dont 100 milliards de la Cnep Banque, ont été accordés pour le financement du logement promotionnel. Pour les crédits immobiliers accordés aux particuliers, les banques ont consacré 200 milliards de dinars. Prenant l'exemple de la Cnep Banque, il a précisé que cette banque dispose actuellement de 400 milliards de dinars pour financer les entrepreneurs nationaux. Sur sa lancée, il a souligné que la Cnep Banque finance la construction de 19.000 logements promotionnels et un programme de 65.000 logements location-vente. A ce propos, il avoue l'existence de retard dans la réalisation du programme location-vente tout en estimant que les premiers quotas pourront être livrés prochainement. «Nous avons réalisé à ce jour 12.000 logements location-vente. Il nous reste maintenant le problème des travaux de voies et réseaux divers (VRD)», affirme le même responsable.