Pour la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, l'unité Etat-peuple n'étant plus ce qu'elle était et le pays est menacé de dislocation avec, entre autres, une situation politique fragile, des acquis sociaux économiques remis en cause et un manque de planification. C'est un tableau sombre et une situation apocalyptique qu'a dressés hier, vendredi, Louisa Hanoune, à l'ouverture de l'université d'été du Parti des travailleurs, au village des Artistes à Zéralda. La patronne du PT, qui affectionne tant évoquer la situation géostratégique régionale, s'est montrée particulièrement inquiète quant à la demande libyenne d'une intervention militaire sur son sol et la réponse favorable et immédiate de la Ligue arabe. C'est d'ailleurs dans ce sens que Louisa Hanoune, qui a rappelé que l'un des principes fondamentaux de l'Armée populaire nationale était contre toute intervention au-delà des frontières du pays, a invité la diplomatie algérienne a réaffirmé sinon clarifier davantage sa position. Mais c'est sur les questions et problématiques internes que la première dame du PT s'est le plus attardée. Elle n'a d'ailleurs pas lésiné sur les mots pour dire à quel point l'Etat algérien est menacé dans ses fondements. Profitant ainsi de la célébration du 59e anniversaire du Congrès de la Soummam, qui coïncide avec son université d'été, elle a considéré que les principes fondateurs de l'Algérie indépendante, issus de la plateforme historique, sont plus que jamais menacés. En faisant allusion aux tensions et conflits au sommet de l'Etat, Louisa Hanoune a estimé que l'Algérie vit une situation politique fragile. En citant également la loi de finances complémentaire 2015 et les mesures d'austérité non avouées par le gouvernement, elle a considéré que les acquis sociaux économiques du pays sont plus que jamais remis en cause. La situation, fait-elle remarquer, est aggravée par le manque de planification. Selon elle, le fossé s'est davantage élargi entre les gouvernants et les gouvernés. Et, puisque, à ses yeux, l'unité Etat-peuple n'étant plus ce qu'elle était, elle pense que "l'Etat est menacé de dislocation". "Où sont les promesses de Bouteflika ?" Toujours en insistant sur les acquis sociaux économiques qu'elle estime remis en cause par la politique du gouvernement, notamment la LFC 2015, Louisa Hanoune n'a pas manqué de s'interroger : "Où sont les promesses du président de la République concernant le développement économique et social, la création d'emplois et l'abrogation effective de l'article 87-bis du code de travail ?" La SG du PT craint que ces questions vitales, couplées à l'amnistie fiscale annoncée, ne finissent par provoquer la colère du peuple. Surtout, poursuit-elle, avec l'ascension continuelle de l'"oligarchie" au pouvoir, qui, de son point de vue, achèvera de ruiner le pays. Pis, elle craint même "un scénario à la Somalie". Figurant parmi les leaders partisans qui ont apporté leur soutien à la ministre de l'Education nationale, objet d'attaques des islamo-conservateurs, Louisa Hanoune s'est montrée heureuse de voir le Premier ministre Abdelmalek Sellal prendre cause pour Nouria Benghebrit, lors de sa visite à Constantine. Au passage, elle n'a pas raté d'épingler le FLN et le RND, auxquels elle a reproché de ne pas faire preuve de solidarité mais, plus grave encore, d'avoir participé à une cabale contre un membre du gouvernement. M .M.