Mme Hanoune n'a pas caché “la crainte" de son parti que “le scénario du 10 mai dernier soit reconduit" et que “la société algérienne ne manifeste aucun engouement" pour le scrutin du 29 novembre, comme cela a été le cas lors des législatives. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a levé le suspense concernant la participation ou le boycott de sa formation aux élections locales du 29 novembre prochain. À l'issue des travaux du comité central du PT, qui se sont tenus les 21 et 22 septembre à Alger, Louisa Hanoune a longuement disserté, hier, sur “la situation actuelle et le contexte mondial et régional", ainsi que sur “les pressions et menaces pesant sur l'Algérie", avant d'annoncer que son parti participera aux prochaines élections “dans les 48 wilayas". “Notre participation ne signifie pas un chèque en blanc au gouvernement ou aux organisateurs du scrutin", a-t-elle expliqué, précisant également que le PT “veut prouver qu'il est un parti qui refuse la trahison" et qu'il se battra “pour aller vers la recomposition politique". Faisant clairement référence à la fraude, Mme Hanoune n'a toutefois pas caché “la crainte", de son parti, que “le scénario du 10 mai dernier soit reconduit". Elle a également fait part de “la crainte" des militants du PT que “la société algérienne ne manifeste aucun engouement" pour le scrutin du 29 novembre, comme cela a été le cas lors des législatives. “Au comité central, nous ne nous faisons aujourd'hui aucune illusion sur les élections et sur la fraude", a-t-elle indiqué. Pourtant, elle estime que les choses peuvent changer dans le bon sens, si le gouvernement Sellal répondait aux recommandations de sa formation. En rendant confiance dans l'acte de voter, en introduisant “un contrôle a priori", en assainissant le fichier électoral national et en mettant un terme à la question des corps constitués, ainsi qu'à la commission des magistrats, qu'elle a qualifiée de complice de la fraude. À aucun moment, Louisa Hanoune n'a apporté son soutien au gouvernement Sellal. Elle a estimé qu'aux yeux du PT, le doute est présent concernant cet Exécutif. “C'est un test pour le nouveau gouvernement", a-t-elle souligné. Dans ce cadre, la conférencière a tenté de clarifier la position de son parti politique vis-à-vis de l'équipe gouvernementale. Selon elle, le nouveau gouvernement est composé de courants “hétérogènes", plus particulièrement de “forces compradores qui défendent les intérêts du système capitaliste et ceux des grandes puissances" et de “forces aux positions nationales, qui veulent construire le pays et l'économie nationale". “Ce gouvernement a d'énormes limites ; il est en contradiction avec la crise et sa composition freine la recherche de toute solution aux problèmes", a déclaré la responsable du PT. Cette dernière a même parlé de “remise en cause par rapport à certains acquis", citant, entre autres, le dossier de la réconciliation (disparus) et la loi sur les hydrocarbures. Elle s'est, en outre, demandé comment le gouvernement Sellal “considère que les élections législatives s'inscrivent dans le processus démocratique", notant cependant que l'Exécutif n'apporte pas d'éclairage sur “le sinistre" du 10 mai. “Il est attendu de ce gouvernement qu'il rassure la majorité du peuple algérien, avec une politique claire et précise de changement", a-t-elle soutenu. Ce qui exige, d'après elle, l'“approfondissement du processus démocratique" et le lancement de “véritables réformes". Des réformes, révélera-t-elle, qui n'ont rien à voir avec les précédentes qui “ont toutes échoué", car elles “mélangent entre l'argent et le travail politique". H A