Les entreprises concernées vont bénéficier de 10 à 20% en matière d'impôts, aussi bien sur l'IBS que sur la TAP, l'IRG, la TVA et les droits de douane. Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, s'est montré, hier, rassurant sur la situation économique et financière du pays, alors que le prix du baril de pétrole est tombé à 43,28 dollars, son plus bas niveau depuis mi-mars 2009. "Nous ne subissons pas de choc frontal car nous n'avons pas de dettes et nous disposons d'une épargne institutionnelle qu'il faut préserver", a-t-il affirmé sur les ondes de la radio Chaîne III. "Nous devons traiter cette situation. Personne n'est à l'abri de ce choc. Mais il y a des pays qui ont une marge de manœuvre, d'autres qui ne l'ont pas", a-t-il nuancé. Dans cette marge de manœuvre, M. Benkhalfa insiste sur la nécessité de "recycler l'argent recyclable dans l'économie". Le grand argentier du pays indique que le gouvernement "est dans un processus de croissance" en quête d'optimisation des ressources et non "dans un processus d'apprivoisement à la recherche de quelque chose qui complète". À ce titre, le ministre des Finances exclut, du moins dans l'immédiat, le recours à l'endettement extérieur. "Nous ne sommes pas encore là. C'est pour cela que nous optimisons les ressources de la nation", a-t-il indiqué. "Nous sommes dans un environnement d'optimisation. Nous ne sommes pas encore à une étape où il faut chercher d'autres ressources ailleurs", a-t-il souligné. M. Benkhalfa précise que le programme de conformité fiscale volontaire ne concerne pas seulement les fonds informels "mais tout l'argent qui n'est pas dans les banques". Le ministre l'évalue entre 1 000 à 1 300 milliards de dinars. Le ministre rappelle que le gouvernement a pris deux dispositions pour bancariser les ressources, citant l'obligation de paiement par chèque et le programme de conformité fiscale volontaire. Pour M. Benkhalfa, "rien n'empêche ces ressources d'entrer dans les banques", affirmant que "les banques algériennes ont peut-être quelques procédures lourdes, mais elles sont les plus sûres de la région". Selon lui, les banques algériennes sont les plus capitalisées de la région. Le ministre révèle que les banques sont en train d'étudier d'autres formes d'intéressement pour drainer les capitaux, citant la gratification des ressources en fin d'année. Au-delà des chiffres, ce qui est aussi visé par le programme de conformité fiscale volontaire, c'est le rétablissement de la confiance entre les banques et la sphère réelle, a indiqué le ministre. "Nous sommes dans une situation où nous avons besoin d'amasser tous les fonds de la nation", a-t-il ajouté. M. Benkhalfa parle "d'un intérêt qui commence à émerger". Par ailleurs, le gouvernement semble favoriser les investissements qui viennent épouser sa nouvelle démarche de reconquête des parts de marché internes à travers une démarche d'import-substitution. "Toute entreprise qui s'installe dans la substitution aux importations bénéficie de 10 à 20% en matière d'impôts, aussi bien sur l'IBS que sur la TAP, l'IRG, la TVA et les droits de douane", a affirmé le ministre, citant l'identification de 16 à 17 filières émergeant de substitution à l'importation. "Chaque fois qu'il y a un investissement qui se fait en substitution de l'importation, on fait de sorte que l'investisseur gagne en impôt de 15 à 20% par rapport à une importation d'un produit qui vient de l'extérieur et cette voie va être encore renforcée par des mesures structurelles", a-t-il précisé. Interrogé sur la dépréciation du dinar, le ministre a relevé que toutes les monnaies ont reculé par rapport au dollar. Il estime que le dinar ne se relèvera pas par des mesures de tarification, mais par une compétitive de l'économie. "C'est la compétitivité qui donnera de la valeur au dinar", a-t-il insisté. M. R.