Emporté bien malgré lui par la tempête médiatique née de ses remarques désobligeantes à l'encontre de sa direction à l'issue de la glissade en terre constantinoise, l'entraîneur français du Mouloudia d'Oran, Jean-Michel Cavalli, mesure parfaitement l'importance d'un premier succès en championnat samedi face au MOB et l'obligation de remporter les trois points mis en jeu pour calmer les esprits, apaiser les tensions et, surtout, éviter de se retrouver sous le feu nourri des critiques des supporters. C'est une pression supplémentaire dont il se serait très bien passé, lui, "l'homme de la situation" de la saison passée, mais qui commence précocement à cristalliser les tensions au sein de la bâtisse mouloudéenne. Outre sa sortie médiatique qui n'est pas passée auprès du public mouloudéen comme il l'avait peut-être prévu, Cavalli n'ignore aucunement que c'est actuellement sa stratégie de jeu, jugée trop défensive pour une équipe comme le MCO, qui a bâti l'essentiel de sa légende sur sa vista offensive, qui lui vaut des piques successives de la part de ceux qui louaient, la saison dernière, ses qualités managériales. Mais s'il avait bénéficié, l'exercice précédent, de certaines circonstances atténuantes liées principalement à sa prise de fonction en catastrophe pour limiter les dégâts, il est désormais attendu de l'ancien sélectionneur national un véritable projet de jeu à la hauteur du glorieux passé de l'équipe dont il est le patron technique. Cela est d'autant plus attendu qu'il s'est, cette fois-ci, personnellement occupé de la préparation pré-compétitive de son équipe après avoir chapeauté, de France, le recrutement estival. Les remarques, conseils et autres recommandations "de ne pas reconduire son 5-3-2 à la maison" reviennent, d'ailleurs, très fréquemment dans les discussions entre supporters, notamment dans les forums des sites et pages électroniques dédiés au club. Disposant d'un bon paquet d'éléments à vocation offensive comme Berradja, Zaâbiya, Moussi, Demman et Benchaâ, Jean-Michel Cavalli se sait "obligé de convaincre". Par le jeu, cette fois-ci. Et non pas par des arguments discutables à l'issue de la rencontre. R.B