Près d'un million et demi d'étudiants prendront le chemin de l'université, dès le 6 septembre prochain, à l'occasion de la rentrée universitaire 2015-2016. Un nombre record qui pose avec acuité le problème de prise en charge de ces étudiants, au vu du déficit que connaît le secteur en places pédagogiques et d'hébergement. Ce sont, en effet, 1 400 000 étudiants pour le cycle de graduation, 50 000 dans la postgraduation et près de 50 000 dans l'université de formation continue, auxquels le secteur d'enseignement supérieur doit assurer le banc, le gîte et le couvert. Pour autant, l'université algérienne dispose de 97 établissements répartis sur 48 couvrant tout le territoire national, selon les données officielles. Mais cette situation, a priori handicapante, ne semble pas préoccuper outre mesure le responsable du secteur qui se veut rassurant. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a annoncé de nouvelles mesures pour cette rentrée universitaire. Il a annoncé que les nouveaux étudiants seront répartis sur les universités du pays dans un souci de rationalisation des structures pédagogiques existant dans le secteur. Le ministre a fait état, en outre, de la réception de 76 000 nouvelles places pédagogiques et de 50 000 nouveaux lits, même s'il a dû reconnaître que certaines universités, plus que d'autres, connaîtront une pression. Il a, enfin, annoncé l'ouverture de nouvelles spécialités au sein des grandes écoles et des écoles préparatoires, ainsi que quatre nouvelles écoles pour la formation des enseignants. Côté encadrement, M. Hadjar a assuré qu'il n'y a pas de déficit. L'université algérienne dispose non seulement de 55 000 enseignants, mais il est question de recruter 3 000 nouveaux enseignants cette année et 700 postes de contractuels pour le personnel de soutien. Par ailleurs, le ministre soutient que son département accorde une importance capitale à la formation des enseignants pour assurer un encadrement de qualité. Selon lui, 50% de l'enveloppe financière allouée au secteur est consacrée aux étudiants inscrits en doctorat et en mastère pour bénéficier de stages de courte durée à l'étranger. Au-delà de ces capacités d'accueil, qui semblent largement assurer une bonne prise en charge du flux d'étudiants attendu, les données sur le terrain donnent une image qui ne correspond pas à celle qu'avancent les officiels. Les rapports en provenance de certaines wilayas font état de surcharge des structures pédagogiques et d'hébergement, mais aussi d'absence de nouvelles structures devant accueillir les 363 141 nouveaux bacheliers de cette année. En définitive, il faudra attendre le lancement effectif de l'année universitaire pour pouvoir juger de leur efficience. Ce que ne manqueront pas, également, de rappeler les partenaires sociaux. Ces derniers qui, soulignons-le, ne seront pas en reste, puisque la tutelle a annoncé son intention de mener des consultations avec les syndicats des enseignants et étudiants, pour créer un climat apaisé dans les universités algériennes. A R.