Le parti de Mohcine Belabbas marque la rentrée politique par l'appel à une marche populaire à Tizi Ouzou pour dénoncer l'annulation de projets structurants pour la wilaya, ainsi que le regain de la violence militaire et policière. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui a tenu vendredi dernier une réunion qui a regroupé, à Tizi Ouzou, les membres de son bureau régional et de sa direction nationale, ainsi que ses élus locaux, compte à nouveau investir la rue pour prévenir contre la situation dangereuse qui guette de manière incessante le pays, en général, et la région, en particulier. Selon Mohand-Arezki Hemdous, le président du bureau régional du parti de Mohcine Belabbas, les présents à cette rencontre ont pris la décision d'organiser une marche populaire le 3 octobre prochain dans les rues de la ville de Tizi Ouzou. Le choix de cette date répond, selon le responsable local du RCD, au besoin de se donner le temps pour préparer le mieux possible cette manifestation de rue. Pour cette marche qui aura lieu, faut-il le souligner, dans une période de rentrée sociale des plus particulières, en raison des développements économiques et politiques inquiétants qui ne cessent de marquer la scène nationale, trois principaux mots d'ordre ont été arrêtés, selon notre interlocuteur. Il s'agit, en premier lieu, de dénoncer l'annulation de certains projets structurants dont la wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié, et, en second lieu, de tirer la sonnette d'alarme au sujet, souligne-t-il, du regain de violence militaire et policière dans la région et amplifié par une manipulation tribale, et, en troisième lieu, de dénoncer une rentrée sociale chaotique. Concernant le premier point, les organisateurs de la marche disent être sûrs au moins de l'annulation du projet de réalisation d'un nouveau CHU annoncé tambour battant, à l'occasion de la dernière visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lequel, aujourd'hui, veut imposer une politique d'austérité. S'agissant du second point relatif au regain de violence, les organisateurs de la marche comptent essentiellement dénoncer l'acte abject qui a ciblé, le 22 août dernier, à Makouda, trois jeunes de Taouarga dont deux ont été atrocement tués et mutilés et dont un autre a miraculeusement échappé. Pour rappel, malgré certaines plumes qui se sont mises au service de l'étouffement de cette affaire gravissime, les proches de ces victimes et la population, qui ont soupçonné qu'il s'agissait d'"une bavure des services de sécurité", ont déjà fermé à deux reprises la rn12 pour exiger que la lumière soit faite sur cette affaire. Pour le RCD, il y a aussi la manipulation des villageois en réveillant de vieux conflits, comme à Mira et à Illilten, qu'il y a lieu de dénoncer à travers cette marche, qui aura, également, pour objectif de dénoncer l'austérité que veut imposer le pouvoir au peuple, qui est déjà suffisamment sous pression, et dont le pouvoir d'achat a déjà connu une insupportable dégradation. S.L.