Lors de son passage jeudi à la télévision, elle s'est notamment engagée à satisfaire les revendications contenues dans les PV qui ont sanctionné la réunion du 10 mars 2015. Ce pacte de stabilité s'est traduit déjà sur le terrain par une rentrée, loin des menaces de grèves brandies habituellement par les syndicats. Ces derniers ont visiblement accepté le principe de la trêve, en contrepartie des engagements de Mme Benghebrit à traduire dans les actes les accords signés en mars dernier. C'est, du moins, l'essence du message délivré par la ministre de l'Education, lors de son passage, dimanche soir, dans l'émission "Hiwar Essaâ" (questions de l'heure) de l'ENTV. "Tout le staff administratif du ministère de l'Education est mobilisé pour contribuer à la satisfaction des revendications retenues dans les procès-verbaux des réunions avec les syndicats, signés en mars dernier", a promis la ministre. Dans le cadre de l'application de ces accords, elle s'est engagée à organiser un concours pour la promotion de 45 000 enseignants des trois cycles (primaire, moyen et secondaire) et la promotion systématique des enseignants qui occupent des postes "appelés à disparaître", la conversion des postes de promotion vacants en postes de recrutement et le dégagement de postes vacants au profit des intendants. Parmi le personnel occupant des postes "appelés à disparaître", Mme Benghebrit a cité les intendants qui bénéficieront de la promotion, reconnaissant l'existence de défaillances dans l'encadrement administratif au niveau de certains établissements scolaires, s'agissant précisément des postes d'intendants. Néanmoins, la ministre a tempéré son engagement sur le dossier par la situation du budget du secteur qui, selon elle, "ne permet pas la couverture de toute la demande". Mais le secteur de l'emploi pourrait permettre de faire l'appoint dans ce cadre, à travers des contrats d'emploi de jeunes. Quid des autres revendications des syndicats, notamment la question de la révision du statut particulier qui est, pour beaucoup, à l'origine des grèves ? Des commissions mixtes ont travaillé pendant les vacances, mais la ministre, qui a salué "le sens de responsabilité des syndicats", a évité d'aborder le sujet. Sera-t-il au menu de la rencontre prévue pour le 15 octobre prochain ? Au plan pédagogique, la ministre a prévenu que les enseignants qui n'ont pas rejoint leur poste d'affectation durant les deux premiers jours de la rentrée seront sanctionnés, risquant même d'être remplacés dans les quinze prochains jours. Au sujet de l'inévitable surcharge des classes, conséquence de la disproportion entre infrastuctures pédagogiques et populations scolaires, elle fait parler les chiffres en expliquant qu'uniquement 5,01% des écoles primaires et 6,45% CEM seront touchés cette année par ce problème. La ministre a lié la surcharge des classes à plusieurs facteurs, dont l'arrivée de deux vagues au cycle secondaire et l'augmentation des nouveaux inscrits (200 000 nouveaux élèves de 2010 à 2015), outre le manque de main-d'œuvre qualifiée pour la réalisation des infrastructures scolaires programmées. Comme parade, le ministère a opté pour la double vacation des classes dans certaines wilayas. Au sujet des examens de fin d'année, rien de nouveau pour cette année, puisque l'examen de fin de cycle du primaire est maintenu, vu que les élèves passeront les épreuves dans leur classe. Quant à l'examen du bac, pas de changement pour cette année ; il faudra attendre de voir le gouvernement acter les recommandations de la conférence nationale sur le système éducatif pour une éventuelle réforme de cet examen, qui sera probablement appliquée à la rentrée prochaine. O. A./APS