"La réduction des dépenses budgétaires de l'Etat ne va pas toucher les salaires des travailleurs" a affirmé, voici quelques jours le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. On s'y attendait un peu et, sur un chapitre aussi explosif, l'exécutif semble décidé à faire preuve d'une très grande prudence. On doit rappeler que la loi de finances 2015, tout comme celles qui l'ont précédé depuis 2008, était inscrite sous le signe d'une importante croissance des dépenses publiques. Ces dernières devraient être en hausse cette année de 15,7% par rapport à 2014. La hausse des dépenses de l'Etat au titre de l'exercice en cours s'explique en partie par un accroissement des dépenses de rémunération du personnel des administrations qui augmentent de 6,5% par rapport à la LF 2014. La loi de finances complémentaire rendue publique le 22 juillet 2015 n'annonce rien de nouveau dans ce domaine et semble confirmer la réputation d'"incompressibilité" de ce type de dépenses. Le budget de fonctionnement de l'Etat est maintenu au montant inchangé de 4972 milliards de dinars. Les choses pourraient-elles évoluer dans ce domaine en 2016 ? Apparemment, non ! C'est le Premier ministre lui-même qui l'affirmait la semaine dernière. "En 2016, le gouvernement présentera un budget dont les dépenses globales seront en baisse de près de 9%, sans pour autant entraver les recrutements dans les secteurs de la formation et de la santé qui enregistreront l'ouverture de près de 10.000 nouveaux postes budgétaires", a-t-il annoncé lors de son discours prononcé à l'ouverture de la réunion Gouvernement-Walis. Pas de réduction des transferts sociaux Si les économies annoncées par le gouvernement ne concernent pas les salaires versés aux fonctionnaires, pourraient-elles en revanche s'appliquer aux transferts sociaux ? La loi de finance 2015 avait prévu de consacrer le montant de 1 711 milliards de DA au titre des transferts sociaux en provenance du budget de l'Etat, ce qui représente 9,1% du PIB et une hausse de 6,4% par rapport à 2014. Une part de 65% des ces transferts est destinée au soutien aux familles, à l'habitat et à la santé. Les subventions des prix des produits de base (céréales, lait, sucre et huile alimentaire) absorberont de leur côté 13% de l'ensemble des transferts. La LFC de juillet n'annonce rien de nouveau non plus dans ce domaine. Doit-on s'attendre à des évolutions sensibles en 2016 ? Sûrement pas, si on en juge par les déclarations récentes des responsables de l'exécutif. Pas d'augmentation des prix des produits de première nécessité au nom de la préservation des acquis sociaux. Pas de remise en cause, non plus, de la gratuité des soins médicaux ni de révision du programme national de logement. C'est encore le Premier ministre, relayé par M.Tebboune, qui le confirmait la semaine dernière devant les walis. Pour les coupes budgétaires, les regards se tournent donc vers les dépenses d'équipement. H. H.