Après un long processus parsemé d'"obstacles", et de "contrariétés", l'ancien chef de gouvernement Ali Benflis obtient l'agrément de son parti les Avant-gardes des Libertés. Ali Benflis a enfin obtenu l'agrément de son parti, quatorze mois après le dépôt du dossier de constitution d'une formation politique. Un long processus qu'il juge "parsemé d'obstacles et de contrariétés", pour décrire ainsi combien est tortueux "le chemin de la reconnaissance et de l'acceptation du pluralisme politique dans notre pays". Les Avant-gardes des Libertés qui faisait hier savoir son agrément par le ministère de l'Intérieur se place désormais comme alternative politique. "L'agrément obtenu par notre parti intervient dans le contexte d'une crise globale sans précédent connu dans l'histoire moderne de notre pays. Comme le savent toutes les Algériennes et tous les Algériens, cette crise est le produit de la conjonction d'une vacance du pouvoir, de l'illégitimité des médiations politiques, économiques et sociales et de la carence avérée des institutions", est-il souligné dans un communiqué rendu public. Le parti d'Ali Benflis n'a pas attendu la réunion de son bureau politique prévue ce mardi, pour s'expliquer davantage. Il considère ainsi que "cette crise représente la source principale de toutes les menaces quant à la stabilité et à la pérennité de l'Etat national qui est confronté à une impasse politique, à un délitement économique et à une dévitalisation de la société dans son ensemble". Et comme pour mieux se placer d'ores et déjà dans le paysage politique national, l'ancien chef de gouvernement explique que "dans un tel contexte, les Avant-gardes des Libertés entend prendre toute sa part, aux côtés des autres forces vives de la Nation, en vue d'apporter la contribution attendue de lui dans l'œuvre de redressement national auquel aspire légitimement notre grand peuple". Ali Benflis n'a pas manqué aussi d'afficher sa disponibilité de travailler avec l'opposition puisqu'il a exprimé "toute sa solidarité avec les autres formations politiques encore privées de l'accès à l'action politique et de leurs droits légaux de participer à la vie politique de la Nation". Pour rappel, les Avant-gardes des Libertés a tenu son congrès constitutif le 3 juin dernier, à Alger, après plusieurs mois d'"entraves administratives", que l'ancien chef de gouvernement avait vivement dénoncés. Ali Benflis qui avait introduit plusieurs demandes pour réunir ses 8 000 congressistes d'abord au complexe sportif Mohamed-Boudiaf (la Coupole), puis à la salle Harcha, s'est vu confronté à une véritable machine bureaucratique. À quelques jours seulement de la tenue du congrès constitutif de son parti, il a dû se rabattre sur une structure privée, en l'occurrence le chapiteau de l'hôtel Hilton. Une contrainte qui l'a obligé à revoir le nombre des participants qui a été d'ailleurs réduit à 1 500 entre congressistes et invités. M.M.