La cybercriminalité en milieu scolaire devient un fléau inquiétant. Avec l'arrivée de la 3G et la démocratisation du téléphone mobile, les enfants s'adonnent à des "jeux" à la limite du tolérable. Hier, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a tiré, encore une fois, la sonnette d'alarme et prévient les parents des dangers qui pourraient survenir de l'usage non contrôlé par leur progéniture des nouvelles technologies. Lors de l'opération intitulée "premier jour, premier cours", dont le coup d'envoi a été donné par la Sûreté de wilaya d'Alger à travers les cellules d'écoute et de l'action préventive (Ceap) relevant des 13 sûretés de daïra du Grand-Alger, les responsables de la DGSN ont réussi à capter l'attention des élèves des CEM et des lycées sur les conséquences du crime numérique. "Parfois, il suffit d'un envoi intentionnel de la photo d'un élève sur Internet pour que la victime soit déstabilisée. C'est irresponsable de laisser des enfants de cet âge se connecter à Internet sans le moindre contrôle. Mieux, les élèves des CEM et des lycées pénètrent dans les écoles avec des tablettes et des téléphones mobiles. La suite est connue", a indiqué l'officier Farid Nissas, responsable de la Ceap de Draria lors de son intervention au lycée Zoubida-Ould-Kablia de Draria. Le commissaire Ramdane Louni, patron de la sûreté de daïra de Draria, a estimé que "cette opération permettra aux élèves de s'imprégner de l'utilité des nouvelles technologies, certes, mais aussi de leur mauvais usage". Il faut savoir que 70% des élèves se connectent seuls sur Internet. Sur 10 000 (moyenne annuelle) affaires liées au cybercrime, plus de 200 victimes sont âgées entre 13 et 17 ans. Du coup, la responsabilité des parents et de l'école est mise en évidence par les spécialistes en la matière. Des mauvaises rencontres, des menaces, de la délation, du Fake (transformation de photos), de la publication non autorisée de photos et de vidéos amicales, mais surtout du chantage, la DGSN tire la sonnette d'alarme sur le fait que les élèves ne se connectent pas seulement chez eux. À l'insu de leurs parents, ils se connectent chez leurs voisins, leurs amis et dans les cybercafés. "À travers cette opération, qui touchera tous les collèges et les lycées, on veut mettre le doigt sur la douleur. Mieux vaut tard que jamais ! Au niveau de la Ceap de Draria, nous avons mobilisé tous les moyens pour que les élèves adhèrent à notre démarche de sensibilisation", a développé M. Nissas. Interrogé à ce propos, un collégien avoue : "J'apprends beaucoup de choses sur Internet. Je fais confiance à mes vis-à-vis, mais j'ignore certaines choses. C'est pour cela que l'exposé de la police a été intéressant. Maintenant, je comprends pourquoi je suis souvent choqué quand je vois certaines images et certains commentaires indélicats sur facebook." En ce sens, une moyenne de 200 affaires liées à la cybercriminalité dans la Grand-Alger est enregistrée, chaque année, par la DGSN, dont des cas liés à l'exploitation de photos d'enfants à des fins pornographiques, diffamation et usurpation d'identité. Signalons, enfin, que cette opération de proximité sera bientôt étendue aux 48 sûretés de wilaya du pays. F.B.