"Il est inconcevable qu'à la veille de l'Aïd El- Adha, des consommateurs se ruent sur tous les légumes et fruits en achetant de grandes quantités, alors qu'ils n'ont besoin que de quelques kilos d'oignon, de tomate et de salade". La hausse vertigineuse des prix de plusieurs fruits et légumes a affecté sérieusement le porte-monnaie des consommateurs oranais et déjà les spéculations vont bon train. Cependant, pour certains agriculteurs, la hausse des prix obéit à l'offre et la demande surtout en cette période, de septembre à décembre. "C'est le trimestre de la culture des légumes de saison. Pour la pomme de terre, les barons de la patate ont rempli leurs frigos et déjà celle des chambres froides est mise sur le marché au même prix que la fraîche", fait savoir un agriculteur. Au marché de gros d'El-Kerma, les prix semblent abordables et les quantités quotidiennes livrées ne sont affectées d'aucune pénurie. Selon le chef du marché, Habib Benmansour : "La quantité d'aujourd'hui est de 460 tonnes environ. 303,9 t de légumes, 103,9 t de fruits locaux et 46 t de fruits importés", précisera-t-il avant d'ajouter que "les prix sont abordables. La pomme de terre varie entre 27 et 43 DA, la salade de 35 DA à 80 DA, et les carottes entre 40 et 60 DA. Pour la salade, seul un producteur de Sétif a pu approvisionner les marchés de gros grâce à sa production sous serre d'où la hausse des prix". Autrement dit, les récoltes perdues à l'Est lors des dernières inondations n'ont pas perturbé l'approvisionnement du marché de gros d'El-Kerma. D'autre part, la balle est jetée aux intermédiaires et autres détaillants. "Les détaillants veulent assurer un bénéfice de 100% au lieu de 30. J'ai été malmené plusieurs fois par des détaillants sans scrupules quand leurs clients sont informés des prix pratiqués au marché de gros", affirme un salarié du marché. Toutefois, il faut rappeler la responsabilité des consommateurs qui créent eux-mêmes les pénuries, et par conséquence la hausse des prix. "Il est inconcevable qu'à la veille de l'Aïd El-Adha, des consommateurs se ruent sur tous les légumes et fruits en achetant de grandes quantités, alors qu'ils n'ont besoin que de quelques kilos d'oignon, de tomate et de salade, provoquant ainsi l'inflation des prix", souligne un marchand de fruits et légumes. Notre visite au marché de gros a permis d'effacer les idées reçues puisque "Oued Souf est devenue la première région productrice de pommes de terre, suivie de Mostaganem, Aïn Defla et Mascara", confie notre interlocuteur. N.B.