Les étudiants poursuivent leur mouvement de protestation devant la fac centrale pendant que les membres de Lunea attendent avec impatience les résultats du dialogue entamé depuis hier matin avec le wali qui a daigné enfin recevoir les représentants de Lunea. Jusqu'à l'heure où nous mettons sous presse, aucune information à même d'apaiser les esprits en ébullition, n'a été distillée sauf que le premier responsable de la wilaya a appelé à la sagesse dans le règlement du conflit. Pour les étudiants admis hier à l'hôpital, le climat demeure précaire bien que leur état de santé ait été nettement amélioré suite à l'absorption d'eau de Javel. Il n'en demeure pas moins que leur moral ne prête guère à l'optimisme. Hadjira B., troisième année de droit, a perdu du poids depuis que le recteur l'a exclue définitivement de l'université, elle dira à ce propos : “20 ans d'études s'en vont en éclats pour avoir défendu mes droits et seulement mes droits.” Cet autre étudiant, Mohamed, assis en califourchon sur une pierre à l'entrée de l'université est catégorique : “Nous continuons à nous battre jusqu'à ce que nous soyons rétablis dans nos droits.” Les étudiants de la fac de médecine, devenue le fief des mouvements de protestation, il y a un mois, dans un élan de solidarité, ont bloqué hier la route menant à Boukhanefis. L'un deux dira : “Le recteur a, au lieu d'écarter l'encadreur du magistère de droit pour avoir octroyé des notes “astronomiques” à sa nièce et à son épouse, concentre ses efforts et son mépris contre des étudiants en proie à des difficultés de restauration et d'hébergement aussi.” À noter enfin que les étudiants hospitalisés ont reçu des soins intensifs avant de quitter l'hôpital dans la matinée d'hier. En somme la tension régnant hier à la faculté de l'université Djilali-Liabès risque à tout moment de s'embraser au regard du conflit opposant le recteur à des étudiants toutes tendances confondues. Nous y reviendrons. B. H.