Si les exportations algériennes hors hydrocarbures restent insignifiantes, le problème est dû au manque de compétitivité de l'économie algérienne et au retard qu'accusent les entreprises algériennes pour se mettre à niveau. C'est aussi l'absence d'une politique de construction d'avantages comparatifs. À l'approche des échéances fixées par l'accord d'association qui prévoit l'établissement d'une zone de libre-échange entre l'Algérie et l'Europe à l'horizon 2017, soit douze ans après son entrée en vigueur, en procédant par un démantèlement progressif des tarifs douaniers, Algériens et Européens polémiquent sur les dividendes d'une telle démarche. Plusieurs responsables politiques algériens ont pesté sur le déséquilibre qu'a engendré cet accord dans les échanges commerciaux avec l'Europe et les industriels algériens se plaignent souvent à cause de la concurrence européenne sur le marché. Un accord qu'"il convient de consolider dans un cadre mutuellement avantageux et une coopération sectorielle renforcée, compte tenu des bonnes relations qui existent entre l'Algérie et l'UE", selon un communiqué de presse diffusé à l'issue de l'entrevue qu'a eue, avant-hier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avec Federica Moghreni, haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Ainsi, l'option de réviser certaines clauses de l'accord ou de reporter leur application a été évoquée. Mais à quoi bon ? Federica Moghreni a estimé, dans un entretien accordé à notre confrère El Watan la veille de son entrevue avec Abdelmalek Sellal, que pour bénéficier pleinement de l'accord d'association liant l'UE à l'Algérie, "il convient que cette dernière mette en place des réformes ambitieuses". Une sentence qui renvoie plutôt aux opportunités que présente l'accord et que l'Algérie et ses entrepreneurs n'ont pas su exploiter jusque-là. En effet, si l'accord d'association avec l'UE prévoit des canaux de révision du calendrier pour tel ou tel produit et donne à l'Algérie le droit de prendre des mesures exceptionnelles dérogeant aux règles pour une durée maximale de cinq ans lorsqu'il s'agit d'une industrie naissante et des secteurs en restructuration ou confrontés à de sérieuses difficultés, il convient de souligner que, d'un point de vue économique, cet accord, signé dans des conditions difficiles pour l'Algérie qui cherchait une reconnaissance internationale, n'est pas aussi désavantageux qu'on le présente. En vertu de cet accord, les marchandises algériennes, aussi bien industrielles qu'agricoles, exception faite à quelques produits agricoles soumis à un régime de quotas, sont admises en franchise de droits de douanes sur le marché européen. Contrairement à celles originaires de l'Union européenne et importées en Algérie et dont l'exemption des droits de douanes devait se faire progressivement. Mais cela n'a pas aidé les produits agricoles algériens soumis aux quotas, par exemple, à atteindre ne serait-ce un dixième des quotas qui ont été accordés aux exportateurs pour les commercialiser en franchise de droits de douanes sur le marché européen. Les industriels algériens n'ont pas fait mieux. Si les exportations algériennes hors hydrocarbures sont insignifiantes, le problème n'est pas un démantèlement tarifaire, mais le manque de compétitivité de l'économie algérienne et le retard qu'accusent les entreprises algériennes pour se mettre à niveau. Le problème, c'est aussi l'absence d'une politique de mondialisation ou de construction d'avantages comparatifs. En témoigne le taux unifié pour les tarifs douaniers... L.H.