Des dizaines de journalistes se sont réunis hier à la maison de la presse Tahar-Djaout à Alger pour rendre un dernier hommage au journaliste et écrivain Sadek Aïssat, décédé jeudi dernier à Paris à la suite d'une crise cardiaque. La dépouille mortelle du défunt a été transportée ensuite à Réghaïa où elle a été inhumée. Quelques amis et confrères de feu Sadek Aïssat ont évoqué, en cette douloureuse occasion, leurs souvenirs avec le défunt qui a animé aux côtés d'autres journalistes, dans les années quatre-vingts à Alger, le rendez-vous culturel hebdomadaire Rencontres de la bibliothèque El-jtihad. D'autres journalistes ont qualifié le défunt de grand professionnel de la presse dont les écrits ont reflété les souffrances et peines du peuple algérien tout en soulignant son attachement à la culture populaire et à la chanson chaâbie qu'il avait tant aimée et défendue à travers ses écrits. D'autres ont évoqué les talents artistiques du défunt apparus à travers ses écrits lors de son séjour à l'étranger au début des années 90. Engagé, il a traité des problèmes des émigrés algériens en France tout en plaidant pour leur droit à la différence culturelle. Parmi les personnalités venues lui rendre un dernier hommage, figure Réda Doumaz qui se rappelle comment le défunt Sadek Aïssat l'avait encouragé à entrer dans le monde du professionnalisme après avoir découvert ses talents artistiques, ajoutant que Sadek Aïssat était un des rares professionnels de la presse qui avaient de larges connaissances de la chanson chaâbie. “Je me rappelle encore de nos discussions sur la chanson chaâbie”, témoigne Réda Doumaz qui regrette que Sadek Aïssat soit mort avant de terminer la recherche qu'il avait entamée sur le grand chanteur chaâbi Mohamed El-Anka. Natif d'Alger-Centre en 1953, le défunt s'est mis à l'écriture depuis son installation en France. Il est l'auteur de plusieurs livres dont L'Année des chiens paru à Paris en 1996 et Je fais comme fait dans la mer le nageur. Ce dernier ouvrage a été publié en Algérie en 2002 par les éditions Barzakh et édité récemment en France par les éditions L'Aube. R. N.