Ainsi, la JS Kabylie aura attendu la 5e journée du championnat pour s'octroyer difficilement sa première victoire de la saison, soit un début d'itinéraire plutôt boiteux et jamais enregistré jusque-là dans les annales du club kabyle. Après le beau sursaut d'orgueil affiché la semaine passée au stade du 20-Août face au CR Belouizdad (1-1), l'on pensait que les Canaris allaient s'offrir une victoire aisée face au nouveau promu, le Rapid de Relizane, qui refait péniblement, cette année, son apprentissage en Ligue 1, mais il n'en fut rien. Certes, la JSK aura réussi à glaner trois précieux points mais il faut bien admettre que "ce premier succès tant attendu aura été arraché au forceps" pour reprendre les propres termes de l'entraîneur français Dominique Bijotat, visiblement ravi d'avoir chassé la guigne mais apparemment inquiet au fond de lui-même quant à la bonne santé de sa formation. Il est vrai que les camarades de Rial ont évolué dans des conditions très difficiles, car le public kabyle aura finalement boudé son équipe, et l'absence du tandem médian Yesli-Ferrahi-Seddiki aura pesé lourdement dans la balance, et ce, face à une très bonne équipe de Relizane qui aura dominé outrageusement et copieusement une bien pâle JSK. C'est dire que tous les ingrédients n'étaient guère réunis pour les Canaris qui s'étaient fait ballotter durant la majeure partie de la rencontre et qui n'auront dû leur salut qu'à leur gardien de but international Azzedine Doukha, qui aura sauvé, à maintes reprises, la baraque qui risquait de s'écrouler à tout moment. En fait, la JSK aura eu l'opportunité de scorer en tout début de match par son nouvel attaquant Boulaouidat, transfuge de l'Olympique de Médéa, et auteur d'un but splendide sur une frappe bien enroulée au second poteau (11'), mais la suite fut plutôt pénible et stressante pour les Canaris, car en face le Rapid avait déclenché la quatrième vitesse pour faire subir une véritable misère à la défense kabyle. Mon Dieu ce que ce match aura été tendu et pas du tout facile à digérer pour les joueurs et les supporters kabyles qui auront souffert le martyre durant presque toute la partie face à une formation relizanaise truffée de joueurs aguerris pour le haut niveau, tels que Zidane, Tiaiba, Bourdim, Bitam, Benabderahmane, l'Ivoirien Koudio ou encore le virtuose Berramla, tout heureux de retrouver un jardin qui lui était familier pour avoir vécu des moments inoubliables sous le maillot kabyle, notamment en compétition africaine. Et si la JSK put finalement décrocher une victoire qui relevait du miracle, elle le dut essentiellement à la réaction héroïque de ses défenseurs, à leur tête le dernier rempart Doukha, encore que les attaquants relizanais doivent s'arracher encore les cheveux pour avoir fait preuve d'une certaine naïveté face au but, ce qui se paye généralement cash à ce stade de la hiérarchie footballistique. "Dans de telles conditions, l'essentiel était d'arracher coûte que coûte les trois points de la victoire, et heureusement que Doukha était dans un grand jour pour nous tirer d'affaire", dira en fin de match Dominique Bijotat qui aura vécu sur les nerfs une soirée à oublier au plus vite. "Je pense tout de même que cette première victoire de la saison nous permettra de respirer quelque peu et de ne pas basculer dans le doute. Certes, nous avons terriblement souffert pour nous offrir tant bien que mal ce premier succès qui nous fera beaucoup de bien, mais il faut bien se rendre à l'évidence que notre effectif est limité et il va falloir retrousser les manches pour rester dans cette dynamique de la gagne", dira encore le nouvel entraîneur de la JSK, qui disposera d'une dizaine de jours de répit pour tenter de préparer le prochain déplacement prévu le 28 septembre à Tadjenanet et récupérer d'ici là Seddiki de retour de suspension et Yesli toujours hésitant, mais aussi de nombreux blessés, tels que Ferrahi, Aïboud mais aussi le capitaine Rial, alors que le malheureux Rahal est out pour trois semaine en raison d'une méchante blessure à la cheville. M. H.