La liste nominative, des vingt délégués devant composer la délégation des archs qui prendra attache, dans quelques jours, avec le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, pour relancer les négociations sur la mise en œuvre de la plateforme d'El-Kseur, a été annoncée, avant-hier, tard dans la soirée. Le choix de ces futurs négociateurs des archs n'a pas été du tout chose facile pour la majorité des coordinations de wilaya qui ont pris part au conclave interwilayas tenu samedi et dimanche derniers à l'école hôtelière Intht de Tizi Ouzou. Il aura fallu pour cela de longues et éprouvantes concertations au cours desquelles ont apparu les ambitions personnelles de certains délégués et le sens du sacrifice chez d'autres pour lesquels “seul l'intérêt du mouvement citoyen compte”. Au terme de ces concertations, la CADC de Tizi Ouzou, qui devait désigner sept représentants, a choisi Belaïd Abrika et Boussad Kaci de la coordination communale de Tizi Ouzou, Rachid Allouache et Mohand Iguetoulène de la coordination d'Aït Jennad, Saïd Chekhar de la coordination d'Aït Ghobri, Mohand Amara de celle de Tizi Rached et Mohand Arezki Zekrini de la coordination de Souama, alors que la CICB de Béjaïa qui devait désigner six membres a porté son choix sur Farès Oujedi, Bezza Benmansour, Khoudir Benouret, Ali Gherbi, Djoudi Hamouche et Mokrane Redjal. Bouira, pour sa part, a désigné Djaffar Adedou, Djamel Yahiaoui et Belout Rabah. Pour les autres wilayas qui devaient désigner chacune un seul membre, Boumerdès a décidé de mandater Nourddine M'zala, et Sétif Bachir Hamache, alors que les deux wilayas d'Alger et de Tipasa, qui devaient désigner ensemble leur unique candidat, ont choisi Moula Boukhalfa. Seul le nom du délégué qui devra représenter les deux wilayas des Aurès, Batna et Khenchla n'a pas été désigné pour la simple raison que la plupart d'entre eux sont, paraît-il, encore recherchés par la police. Maintenant que les archs ont répondu favorablement à l'appel d'Ouyahia, il reste à se demander si ce dernier réservera, lui aussi, une suite favorable aux revendications du mouvement citoyen. Une interrogation qui revient souvent même sur les lèvres des délégués qui n'ont pas hésité un moment pour dire “oui au dialogue”, mais qui reste toutefois légitime lorsque l'on sait que les incidences qui sont moins importantes que celles consignées dans la plateforme d'El-Kseur ne sont pas encore satisfaites et ce, en dépit du protocole d'accord signé entre les deux parties en janvier 2004. C'est cette même interrogation qui a nourri le pessimisme des opposants à ce dialogue. Si ce dernier est interprété par les délégués de l'aile non-dialoguiste comme une “nouvelle compromission”, pour l'aile réconciliatrice, représentée par Ouacif et Ath-Zmenzer, “ce dialogue est une aventure qu'il ne faut pas tenter” puisque pour eux ce dialogue répond à un seul objectif : créer les conditions favorables à la réussite de l'amnistie générale. Chose qui ne pourra se faire, selon eux, si le problème de la Kabylie reste en suspens. S. L.