-Après l'appel au dialogue lancé hier par le Chef du gouvernement, les délégués des Archs se sont concertés dans la soirée sur la position à adopter à l'égard de cette initiative - Une conférence de presse est prévue aujourd'hui à Alger. “À la veille de la célébration de Yennayer, le chef du gouvernement invite de nouveau le mouvement citoyen des archs à venir reprendre le dialogue déjà entamé dans le but d'aboutir à un accord global de mise en œuvre de la plateforme d'El-Kseur”, lit-on dans le communiqué transmis par le chef du gouvernement à l'APS, hier, dans la journée. Le chef du gouvernement rappelle dans le même communiqué qu' “à travers le protocole conclu le 6 janvier 2004 et complété le 22 du même mois, le chef du gouvernement et le mouvement citoyen des archs sont arrivés à un accord au sujet des six incidences. Cet accord, dont la mise en œuvre a été entamée, constitue un engagement qui sera appliqué”. Cet appel lancé par Ahmed Ouyahia, faut-il le noter, à la veille de la tenue d'une conférence de presse par les délégués de la coordination interwilayas des archs à Alger, apparemment décidés à dénoncer la non-application des engagements pris par le pouvoir à travers le protocole d'accord signé entre les deux parties, ne sera sans doute pas sans influence sur l'objet de cette conférence. Même si la grande majorité des délégués du mouvement des archs étaient injoignables, hier, du fait qu'ils étaient certainement en concertation sur la teneur du message lancé par Ahmed Ouyahia, les quelques délégués de la CADC de Tizi Ouzou que nous avons pu contacter, hier à ce sujet, ont confirmé le maintien du point de presse prévu, aujourd'hui, à la maison de la presse Tahar-Djaout bien que, selon ces mêmes délégués, une concertation soit nécessaire à propos de cette nouvelle donne. C'est ainsi que s'est exprimé Mohand Iguetoulène, délégué d'Aït Jennad et membre de la délégation des 24 délégués qui ont participé aux négociations sur la plateforme d'El-Kseur : “une concertation avant la tenue de la conférence de presse s'impose aux représentants des présidences tournantes du mouvement des archs pour analyser la situation en cours.” Un avis partagé par Ahmed Ammour, délégué de la coordination de Tizi Rached ainsi que Rachid Allouache, délégué d'Aït Jennad. Concernant l'invitation au dialogue sur la mise en œuvre de la plateforme d'El-Kseur, les délégués, par leurs expériences passées, se sont montrés très hésitants. Certains ont carrément refusé de s'exprimer “à chaud”. Toutefois, d'autres, à l'instar de Farès Oujedi de la CCIB de Béjaïa et membre, lui aussi, de la délégation des 24, estiment que “cet appel est clair et sans équivoque, contrairement aux invitations précédentes”. Pour lui, “c'est aux délégués de prendre, désormais, leurs responsabilités”. Seulement, ce dernier expliquera que le dernier mot reviendra à l'interwilayas qui se réunira dans moins d'un mois et qui tranchera l'acceptation ou non de cette nouvelle offre de dialogue. Les autres délégués n'en pensent pas moins. Pour Ahmed Ammour, “il est exclu de prendre une quelconque décision sans passer par l'interwilayas, instance suprême du mouvement citoyen”. Rachid Allouache et Mohand Iguetoulène, eux, s'interrogeront sur la question de la voie référendaire pour l'officialisation de tamazight sur laquelle le Chef du gouvernement n'a pas soufflé mot et sur laquelle il devrait, selon eux, s'expliquer avant d'entamer un autre dialogue. Enfin, Belaïd Abrika, que nous avons pu contacter tard dans la soirée, s'est abstenu de commenter à chaud le contenu du communiqué du Chef du gouvernement et a souhaité un moment de réflexion du fait qu'il devait se concerter, hier soir, avec de nombreux autres délégués du mouvement citoyen, et ce, avant d'adopter une quelconque position avant le point de presse d'aujourd'hui, qu'il a d'ailleurs tenu à confirmer. S. L.