Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a attendu une année pour réinviter les archs à la table des négociations. En janvier 2005, et alors que personne ne pensait que le dialogue aller reprendre, Ouyahia invite les archs, qui ne tardèrent pas à dire oui. L'objectif des délégués du mouvement est cette fois-ci clair : arracher un accord du chef du gouvernement sur tout le contenu de la plate-forme d'El Kseur. Moins de 24 heures après la reprise du dialogue, Ouyahia accepte les conditions des archs et le 15 janvier au soir un « accord global de mise en œuvre de la plate-forme d'El Kseur » est conclu entre les deux parties et deux commissions sont installées. La délégation des archs jubile, mais c'est Ouyahia qui en sort vainqueur. Les délégués font le point sur ce qui n'a pas été appliqué dans le premier accord conclu en 2004 avant d'entamer des discussions-marathon avec les conseillers du chef du gouvernement sur la manière de mettre en pratique le contenu de la plate-forme d'El Kseur. Les semaines passent et rien de concret ne vient confirmer l'engagement du chef du gouvernement à mettre en œuvre la plate-forme d'El Kseur. Au mois d'avril, Ouyahia crée la surprise en se rendant à Beni Douala pour se recueillir sur la tombe de Guermah Massinissa. L'événement est présenté par les délégués comme une victoire du mouvement, mais en réalité, c'est Ouyahia qui en tire les dividendes politiques, puisque sans rien concéder, il réussit à se rendre dans une région interdite aux officiels depuis avril 2001. Durant l'été, un subterfuge est trouvé pour dissoudre les assemblées locales issues des élections d'octobre 2002. Avec cette dissolution, le pouvoir finalise le dernier acte de l'accord passé en 2004 avec les archs sur les incidences de la crise, alors qu'entre temps les discussions sur la plate-forme d'El Kseur traînent en longueur. Quelques acquis sont périodiquement annoncés par les délégués, qui avancent même l'idée que le pouvoir est d'accord pour officialiser tamazight sans référendum. Cette annonce est intervenue quelques jours seulement avant la visite du président de la République à Tizi Ouzou, mais ce dernier contredit tout le monde. Et à partir de Constantine, il décrète l'impossibilité de satisfaire la revendication identitaire. Il renvoie dos à dos les archs et Ouyahia. Ce fut une véritable douche froide pour les délégués des archs, qui attendent toujours de rencontrer le chef du gouvernement pour d'éventuelles clarifications et la signature d'un accord sur ce qui a pu être acquis après une année de négociations.