Le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, a estimé, hier, à Blida, que le soutien de l'Etat aux produits alimentaires peut être revu, car, selon lui, cet engagement doit profiter uniquement aux nécessiteux. Sans évoquer la formule appropriée pour mettre fin à ce soutien tous azimuts, le ministre trouve insensé que l'ensemble de la population profite de cet avantage. Evitant de parler du plan d'austérité, Bakhti Belaïb évoque la crise mondiale pour dire : "Elle n'est pas négative pour l'Algérie mais c'est une occasion de compter sur les potentialités existantes pour développer et diversifier notre économie." Il a indiqué également que la crise est un facteur qui nous incite à éviter le gaspillage et entreprendre une méthode de rationalisation dans les dépenses publiques. Pour ce qui est de l'informel, Bakhti Belaïb avoue que les tentatives qui ont été entreprises par ses prédécesseurs pour éradiquer ce phénomène se sont avérées inefficaces. Pour lui, il n'y a que le développement de l'économie nationale à travers la création des PME qui pourra freiner l'informel. "On ne naît pas trabendiste", fait remarquer encore le ministre en estimant que l'Etat a mis un programme mettant fin à toutes les contraintes bureaucratiques pour inciter justement cet acteur de l'informel à intégrer le commerce formel. Il cite à ce titre le système de bancarisation mis au profit des citoyens pour mettre leurs avoirs dans les banques sans aucune crainte. La création des marchés parisiens est aussi une des solutions qui sera mise en œuvre pour mettre fin à l'anarchie que provoque l'informel dans les villes. À ce sujet, le ministre explique qu'une décision est prise pour créer des marchés parisiens deux fois par semaine dans les quartiers de forte concentration. Enfin, le ministre a visité le marché de gros des fruits et légumes de la ville de Boufarik où il a constaté que ce marché qui date de l'avant ère coloniale ne répond plus à la demande. En coordination avec le wali, le ministre suggère la création d'un marché national de gros des fruits et légumes pour répondre au moins à la demande des commerçants du Grand Alger. Dans un point de presse animé en marge de cette visite, le ministre a évoqué le projet relatif à l'autorisation d'importation qui vise, selon lui, à instaurer de la transparence dans le commerce extérieur. Il a déclaré que ce projet va toucher cinq produits avant d'être élargi à d'autres. Il cite en exemple, l'importation des voitures, du ciment ou les aliments du bétail qui, selon lui, seront soumis à des autorisations d'importation. "Dans cette perspective, l'Etat est en train d'encourager les producteurs nationaux à produire plus et avec qualité", a-t-il indiqué. K. F.