Cette mesure devra permettre de réguler les prix et mettre fin aux pratiques spéculatives. C'est ce que prévoit le ministre du Commerce, qui a annoncé cette nouvelle disposition hier. On ne peut qu'espérer que le temps lui donnera raison et que les prix des fruits et légumes vont enfin se stabiliser et que leur course folle et frustrante pour les ménages va s'arrêter. Fini le monopole des mandataires grossistes, les agriculteurs seront dans quelques temps autorisés à commercialiser leurs productions dans les marchés de gros. Cette mesure devra permettre de réguler les prix et mettre fin aux pratiques spéculatives, a souligné Bakhti Belaïb au cours d'une visite d'inspection à un chantier de réalisation du marché de gros des fruits et légumes. Belaïb, qui a particulièrement insisté sur l'importance de telles structures, a indiqué que les transactions commerciales de gros s'effectueront exclusivement dans ces espaces qui offriront, a-t-il souligné, les conditions idoines en matière de conditionnement et de qualité. Une donnée importante qui pourrait, selon le ministre, favoriser les exportations et réguler le marché de manière durable et globale. Le ministre compte notamment sur l'assainissement des circuits de distribution dans les marchés de gros et de détail et au niveau des grandes surfaces pour un tracé définitif de la marchandise qui mettra fin aux parasitaires à l'origine des hausses des prix qui interviennent régulièrement sur le marché des fruits et légumes notamment. Longtemps livrés à l'anarchie et à la domination du commerce informel, les marchés de gros de fruits et légumes ont beaucoup souffert de l'absence d'organisation malgré la nouvelle loi en vigueur depuis avril 2014. Celle-ci stipule que le mandataire-grossiste doit être soumis préalablement à l'inscription au registre du commerce, à l'obtention d'une autorisation délivrée par les autorités compétentes, après souscription par le postulant à un cahier des charges. Le mandataire-grossiste doit, selon ce document, disposer d'un carreau ou d'un local et disposer d'un compte bancaire pour l'exercice de son activité. Il est aussi tenu d'acquérir ses produits auprès du producteur agricole, de l'importateur, du collecteur livreur et, en cas d'insuffisance de l'offre, auprès des mandataires-grossistes qui activent au niveau d'autres marchés de gros. Beaucoup de mandataires ont refusé de se conformer à ce cahier de charges où il est demandé la facture d'achat du produit vendu. Les raisons évoquées par ces derniers est que leurs fruits et légumes sont réceptionnés des fellahs, pour les vendre au cours de l'offre et de la demande et sur lesquels ils prennent une commission qui oscille entre 6 à 8%. Ces dispositions ont ainsi montré leur incapacité à mettre un terme à l'emprise des mandataires et des spéculateurs dans les marchés de gros d'où la situation qui prévaut toujours dans ces espaces. Le constat établi par le ministère sur la gestion de ces infrastructures est peu reluisant. Il évoque notamment la confusion qui règne dans la relation qui lie le gestionnaire et les usagers, tels que les mandataires grossistes et les commerçants de détail. Le ministère du Commerce ambitionne, à travers la vaste opération de réhabilitation et de restauration de ces infrastructures commerciales lancée à travers le territoire national, de mettre un terme définitivement à cette situation. Des 32 marchés de gros de fruits et légumes programmés, il n'en reste que 4 qui ne sont pas encore achevés. Pas moins de 273 marchés de proximité ont été également réhabilités.