Contrairement à ses prédécesseurs, Bakhti Belaïb s'est rendu sur le terrain pour constater de visu si les permanenciers avaient assuré le service. «La permanence a été assurée!». Ce sont les mots de satisfactions lancés par le ministre du Commerce, Bekhti Belaïb, lors de la visite d'inspection qu'il a effectuée, jeudi dernier à Alger. «Selon les informations dont nous disposons, tous les commerçants retenus pour la permanence de l'Aïd ont assuré le service jusqu'à jeudi après-midi», a assuré M.Belaïb qui a inspecté le programme de ces permanences dans plusieurs quartiers du centre de la capitale. Il s'agit de 4976 boulangers, de 20.148 commerçants activant dans l'alimentation générale et les fruits et légumes, de 7155 opérateurs dans des activités diverses et de 410 unités de production dont 179 laiteries, 259 minoteries et 32 unités d'eau minérale. La réquisition de commerçants durant les fêtes religieuse et nationale est devenue obligatoire depuis 2013 en application de la loi relative aux conditions d'exercice des activités commerciales. Des commerçants concernés par la permanence ont toutefois déploré le fait que les autorités les obligent à garder leurs magasins ouverts du matin au soir, y compris au moment du sacrifice du mouton de l'Aïd. «Chez nous, la permanence des commerçants est une jeune expérience. Elle remonte à trois ans. Avant, on ne mobilisait pas les gens dans ces circonstances», a souligné M.Belaïb à ce propos. Pour le ministre du Commerce, la réussite de cette opération et son inscription dans la durée «dépendent de l'adhésion consciente et volontaire des commerçants eux-mêmes». «Ce n'est pas avec la menace qu'on va mobiliser les gens. Il faut d'abord essayer de les sensibiliser. Etre commerçant, c'est assurer un service public», a-t-il souligné. Interrogé sur le sort réservé aux récalcitrants qui pourraient quitter le service avant la fin de la permanence vendredi soir, M.Belaïb a indiqué qu' «en principe, dès lors qu'on est réquisitionné pour ces permanences de l'Aïd, le fait de ne pas obtempérer constitue une infraction». «Il faut attendre qu'on fasse le bilan de l'opération. Ceux qui n'auront pas répondu à la réquisition risquent de voir leurs magasins fermés pour une certaine période», a-t-il prévenu. La loi relative aux conditions d'exercice des activités commerciales prévoit la fermeture des locaux commerciaux pour une durée d'un mois assortie d'une amende allant de 30.000 à 200.000 DA contre les contrevenants. L'Aïd El Adha sera donc le grand test du ministre Bakhti Belaïb pour montrer sa «force» avant de s'attaquer à des sujets plus importants tels que le marché informel. Le bilan de ces permanences n'est pas encore là, mais déjà il a fait mieux que ses prédécesseurs en ayant au moins l'obligeance de sortir sur le terrain le jour de l'Aïd...