Voulant à l'évidence faire taire toute critique, quant à la manière dont les autorités conduisent les opérations de rassemblement et de rapatriement des migrants nigériens, ce sont désormais les bénévoles du CRA qui sont au cœur du dispositif. Ainsi toute la journée d'hier, sous l'égide du CRA, avec la collaboration active des forces de sécurité, police et gendarmerie, du secteur de la santé et la DAS, le regroupement de plus de 400 migrants, venant des quartiers d'Oran et de Tlemcen, a été effectué dès les premières heures de la matinée. Ramenés par bus, les migrants, soit 150 hommes, 92 femmes et 170 enfants se trouvant à Oran, ainsi que 29 autres venant de Tlemcen, avec leurs balluchons, ont été regroupés au centre de la DAS de Bir El-Djir. Sur place, les migrants une fois leur statut déterminé et l'enregistrement de leurs empreintes digitales et de leur identité, ce sont des équipes médicales qui les passent en revue. Une femme malade, présentant les symptômes de la jaunisse, a été hospitalisée en compagnie de son enfant et suivie par son époux. En fait ce n'est qu'après l'avis médical des médecins que les migrants seront acheminés vers un centre à Tamanrasset d'où ils seront rapatriés vers leur pays d'origine, nous a-t-on encore signalé. C'est la troisième opération du genre qui se déroule à Oran, et en l'occurrence des ONG à l'époque des deux premières opérations avaient dénoncé la manière dont les migrants avaient été traités. D'où cette fois-ci la mise en avant des règles humanitaires à respecter, comme nous l'expliquera la présidente du CRA jointe par téléphone. Mme Benabyles a ainsi insisté pour expliquer que l'Algérie forte de ses traditions et valeurs d'humanisme et d'accueil, mène ces opérations en respectant la dignité des personnes. Plus loin la présidente du CRA tiendra encore à préciser que ces opérations sont menées à la demande des autorités du Niger, avec le souci aussi d'aider à fixer les populations dans leurs régions d'origine. D'où des démarches en collaboration avec l'organisation internationale des migrants(OIM) pour appuyer la création de microentreprises au Niger dans les régions d'où sont issus les migrants, et ce avec l'appui financier d'ONG suisses. Pour autant le flux des migrants à de forte de chance de se poursuivre encore et toujours avec pour destination l'Algérie. Les réseaux de passeurs qui activent autour des frontières sud de notre pays y compris dans tout le Sud algérien, continueront à exercer leur commerce et trafic d'humains, compte tenu de l'instabilité régnant dans la région et alimentant ces réseaux de passeurs. D. L.