L'initiative du "Front national", annoncée officiellement dimanche, par Amar Saâdani, à l'issue de la réunion du comité central du FLN, n'a pas suscité un grand enthousiasme chez les partis de la mouvance présidentielle. Le RND, le MPA et Taj préfèrent attendre. L'Alliance présidentielle "bis", rebaptisée "Front national" et proposée par le SG du FLN, Amar Saâdani, ne suscite pas d'enthousiasme spontané du côté des partis pro-pouvoir, au lendemain de son lancement officiel. Contacté hier, le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Chihab Seddik, a indiqué que son parti a pris acte de l'annonce de cette initiative et qu'il allait la soumettre au débat avec la base de son parti. "Nous sommes déjà entrés en concertation avec les cadres et les structures du parti. Nous allons prendre le temps de recueillir les avis des uns et des autres. Une décision sera prise lors de la réunion du bureau politique du parti, en fin de semaine", a-t-il souligné. Interrogé sur la tendance générale au parti quant à une probable adhésion au "Front national", Chihab Seddik explique que "dans l'absolu, nous ne sommes pas contre". Pour peu, poursuit-il, que "nous trouvions un cadre de concertation pour apporter des réponses et des solutions politiques à la conjoncture que connaît le pays". Le porte-parole du RND trouve l'offre du FLN "intéressante", même s'il n'a pas manqué de préciser que "le RND avait exprimé déjà ce souhait". C'est ainsi qu'il n'hésitera pas à lâcher : "Nous avions même été les initiateurs de l'idée."À une précision de Liberté lui rappelant que son parti avait appelé à une alliance présidentielle "bis", destinée uniquement aux partis pro-pouvoir, alors que le FLN propose désormais un "Front national" élargi et ouvert à tous, Chihab Seddik a expliqué qu'Ahmed Ouyahia avait cité le FLN, le MPA et Taj en guise d'exemples. "Au RND, nous ne sommes pas dans une logique sélective ou d'exclusion", a-t-il conclu. Suspense et hésitations Au Mouvement populaire algérien (MPA) de l'ex-ministre Amara Benyounès, ce n'est pas non plus l'effervescence. Selon le porte-parole du MPA, Cheikh Berbara, son parti "n'a pas encore pris connaissance de la teneur et des détails" de l'initiative. "Le bureau national du parti n'en a pas encore discuté. Il se réunira jeudi 8 octobre. Le SG du MPA, Amara Benyounès, s'exprimera sur la décision du bureau national le lendemain vendredi, à l'ouverture de l'université d'été du parti à Béjaïa", a-t-il fait savoir. Le parti d'Amar Ghoul a, quant à lui, fait dans les déclarations de bonnes intentions mais sans toutefois prendre le moindre engagement. Contacté, le porte-parole de Taj, Nabil Yahiaoui, a d'abord soutenu que son parti "accueille favorablement l'initiative du FLN... surtout qu'elle s'inscrit dans une logique de soutien au programme du président Abdelaziz Bouteflika et de consolidation des réformes politiques engagées en 2011". Cela dit, M. Yahiaoui a rappelé que Taj avait déjà lancé sa propre initiative baptisée le "rempart national pour relever le défi". Une initiative en phase de maturation et à laquelle, insiste-t-il, "nous tenons toujours". Ce qui n'empêche pas, cependant, de l'avis du porte-parole de Taj, une complémentarité entre plusieurs initiatives allant dans le même sens. "Nous avons de bonnes relations avec le FLN, mais il ne s'agit pour l'instant que d'un appel verbal. Nous n'avons pas encore reçu une invitation officielle. Le président du parti, Amar Ghoul, s'exprimera sur la question à l'ouverture de l'université d'été du parti, fin octobre", a-t-il enfin ajouté. M. M.