Les deux bâtisses sont situées à une trentaine de mètres du centre de ce qu'était jadis “Retour de la chasse”. Dix-huit familles y vivent depuis l'indépendance. Elles sont originaires de cette localité. Vues de l'extérieur, les bâtisses, adossées l'une contre l'autre, montrent un état de délabrement avancé faisant craindre le pire. Débarrassées de leur crépissage, les façades exhibent de la pierre effritée, synonyme, on ne peut plus clairs que le matériau de construction a largement dépassé sa durée de vie. Des constructions datant du début du siècle dernier. À l'intérieur, les choses ne sont guère meilleures. Les logements vétustes ont subi de plein fouet les effets du séisme de mai 2003. Depuis la catastrophe les familles vivent dans l'angoisse, somme toute justifiée par l'état des lieux. Les murs porteurs ont très mal encaissé le coup. Fissurés, lézardés, gondolés, ils ne tiennent que par miracle. Certaines chambres ne sont plus utilisées en raison du risque que présentent les murs et le plafond. Les jours de pluie se transforment en cauchemar pour les habitants de l'étage supérieur. À travers les tuiles on peut d'ailleurs voir l'extérieur. Le sol tremble au moindre pas. Inutile de parler de l'état psychologique des habitants, notamment les enfants, traumatisés par le séisme de 2003 et ses nombreuses répliques. On nous a expliqué que depuis le passage de l'équipe du CTC qui a classé les deux bâtisses dans la catégorie orange 4, ils n'ont pas vu l'ombre d'un responsable. “Nous avons saisi la Daïra, l'Opgi et l'APC. Nous nous sommes même déplacés auprès des responsables. Ces derniers n'ont jamais daigné prendre en considération nos doléances. Récemment encore après la dernière forte réplique nous avons expliqué à un vice-président de notre commune que nous vivons dans l'angoisse et que le danger est imminent. Il n'a trouver comme réponse que ceci : “On est en train de vous préparer un cimetière !”, se lamentera une dame. Les résidants ont exhibé des accusés de réception des différentes lettres adressées aux instances, au chef du gouvernement et au président de la République. Les malheureux ne sont pas au bout de leurs peines. Pour rentrer chez eux à partir de la route principale, ils sont contraints de faire tout un détour. “Parce que les services du wali délégué ont carrément interdit l'accès de 8h30 à 16h30”, disent-ils A. F.