Guinée : Naby Yatarra, Fodé Camara, Oumar Diop, Issiaga Sylla, Sekou Condé (Keita Sekou 46'), Kevin Constant (Brahim Sorry 89'), Idrissa Sylla, Naby Keita (Mohamed Diarra 82'), Alhassana Bangoura (Dialou 61'), Ibrahima Sory Conté (Lanfia Camara 71'), Sankho Baissama. Entraîneur : Luis Fernandez. C'est à croire que son gazon est maudit ! Le temple olympique du 5-Juillet a encore une fois réservé une énorme bronca à la sélection nationale, piétinée hier par la Guinée et sifflée par son propre public à l'issue d'une défaite qui confirme les énormes difficultés de la troupe à Christian Gourcuff à hisser son niveau de jeu à la mesure de son statut et de l'abondance de talents qui la forment. Parfaitement illustrée par le geste de dépit d'un Faouzi Ghoulam expulsé dans les arrêts de jeu pour avoir frappé son adversaire direct d'une balle rageuse, la sortie ratée de l'EN hier inquiète autant qu'elle interpelle, à quelques semaines seulement des éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Même le but précoce d'Islam Slimani, qui a repris à bout portant un centre au cordeau de Mahrez après un débordement côté gauche n'a pas libéré cette EN crispée et sans imagination. Alors qu'on croyait que cette ouverture du score dès la 2e minute de jeu lui permettrait de dérouler, la sélection de Christian Gourcuff s'est montrée, au contraire, incapable de mettre le pied sur la balle, encore moins de prendre le jeu à son compte ou de bousculer une équipe adverse plus mature, mieux organisée et surtout plus volontaire au point de faire croire aux (télé)spectateurs que le premier half se jouait à Conakry et non au 5-Juillet tant l'aisance, la maîtrise technique et la circulation de balle étaient guinéennes. À cela, s'ajoutera un manque d'assurance désormais connu et reconnu du gardien Azzedine Doukha, dont le mauvais placement et la mauvaise lecture de la trajectoire du cuir, lui a valu d'être lobé sur sa ligne par un délicieux enveloppé de Bangoura qui s'est chargé de nettoyer sa lucarne gauche après avoir fixé Hachoud et repiqué au centre. Le quart d'heure de jeu venait à peine d'être consommé que la Guinée avait refait son retard. Vingt-cinq minutes plus tard, le même Bangoura fera encore plus mal aux Algériens en ajoutant un deuxième but, de près celui-ci, après avoir été servi dans d'excellentes conditions par un Kanté qui ne s'était pas embarrassé de fioritures pour imposer sa force physique à un Medjani dépassé et déphasé (39'). Ces deux éclairs guinéens illustraient à merveille les carences d'une arrière-garde algérienne complètement à la rue tant le onze de Luis Fernandez donnait l'impression d'être menaçant à chaque accélération de Bangoura (10', 20', 27'), une incursion de Sylla (18', 45') ou une initiative de Constant (32') comme celle qui a permis à Keita de trouver le montant de Doukha. Donnant la nette impression de manquer carrément d'implication à l'image d'un Sofiane Feghouli sans souffle, sans imagination et n'ayant rien à voir avec celui qui avait terrassé l'Olympique Lyonnais à Gerland avec Valence, les Verts se sont, ainsi, fait marcher dessus tout au long d'une première période, s'attirant les foudres de leurs supporters qui avaient rempli les travées du 5-Juillet et qui ont, dès lors, copieusement commencé à siffler les partenaires du maladroit Tahart. Après avoir perforé l'insipide et inefficace 4-4-2 d'un Gourcuff sans esprit créatif, le rusé Fernandez pouvait dès lors bétonner son arrière-garde en prévision d'une seconde mi-temps qui annonçait un réveil des Verts pour ensuite opérer en contres. L'incorporation forcée de Brahimi permit, certes, à l'EN de reprendre les rênes du jeu, sans pour autant réussir à prendre à défaut une défense guinéenne recroquevillée devant un vigilant Yattara. La sortie d'un fantomatique Abeid au bénéfice d'un Mesloub sans génie à la mi-temps, tout comme l'entrée en jeu d'un Bounedjah décidément malhabile en vert confirmera les difficultés algériennes à trouver la bonne formule, encore plus lorsqu'il fallait le faire avec des attaques placées. Stérile et inefficace, la possession de balle des coéquipiers d'un Mahrez qu'on n'a plus revu depuis sa passe décisive de la 2e minute découlera, de fait, logiquement de quelques manœuvres offensives algériennes sans grand danger. R. B.